Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un samedi vers 20h40, dans un centre de tri, un feu se déclare au niveau d’une alvéole de déchets sur la plateforme de stockage extérieure. L’incendie se propage à l’alvéole voisine, malgré la présence de murs coupe-feu en béton, suite à l’inflammation d’un filet anti-envol qui a pris feu et est retombé sur cette alvéole voisine.

Une épaisse fumée est visible à plusieurs kilomètres. Les pompiers s’alimentent dans l’OISE. Les riverains situés sous le vent sont confinés. L’incendie est maîtrisé vers 22h30. Une société spécialisée pompe les eaux d’extinction confinées sur site. Les déchets brûlés sont envoyés en installation de stockage. L’activité du site ne reprend pas avant le lundi après-midi.

L’accident a eu lieu pendant le week-end, alors que le site fonctionne avec des effectifs réduits. Le dernier apport de déchets avait eu lieu à 18h40. Les 2 employés ont quitté le site avant 20 h. Le départ de feu a été visualisé par la caméra thermographique, récemment installée, mais l’alerte n’a pas été assez rapide pour éviter la propagation des flammes.

L’intégralité des déchets “tout venant valorisable” provenait d’un seul client et était issue des déchetteries des environs. L’exploitant du centre de tri rencontre depuis de nombreux mois des problèmes avec ce client liés à la présence de déchets non-conformes parmi les flux adressés. En effet, la caractérisation et le tri des apports doivent être réalisés au préalable dans les déchetteries et non dans l’enceinte du centre de tri. Plusieurs incendies ont eu lieu en 2015 et 2016 (ARIA 46997, 48524, 48525). La même cause est suspectée pour ce nouveau départ de feu.

Suite aux précédents incendies, l’exploitant avait mis en place plusieurs actions. En particulier, des fiches de non-conformité sont adressées au client à chaque anomalie constatée. Mais ces alertes n’ont été suivies d’aucun effet. L’exploitant récupère et isole quotidiennement des déchets non-conformes parmi les livraisons : bidons vides, DEEE, pneumatiques, bouteilles de gaz, pots de peinture…

La survenue d’un nouvel incendie montre que la procédure d’examen visuel au déchargement avant stockage n’est pas suffisante. Un arrêté de mise en demeure et un arrêté de mesures de sauvegarde sont pris. Le site ne peut plus exercer d’activité de réception de déchets pendant les week-ends jusqu’à la mise en place de moyens techniques/humains suffisants pour assurer la conformité des déchets entrants. La procédure de contrôle des déchets entrants est renforcée (contrôle par caméra thermographique portative). Une procédure d’urgence en cas d’identification de déchets non-conformes est mise en place : ces déchets sont systématiquement refusés, le producteur de déchets est informé et les déchets lui sont immédiatement retournés ou expédiés vers un centre de traitement approprié.