Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 23h30, sur le site d’une ancienne poudrerie en cours de réhabilitation, un feu se déclare au niveau d’une cuve en polyéthylène de 10 000 l contenant 2 500 l d’eau sodée (soude à 30 %) utilisée pour le traitement des fumées d’un four d’incinération de terres polluées au DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane). Le four est une installation provisoire mise en place dans le cadre du chantier de dépollution. Les flammes se propagent à la colonne de lavage des fumées. Stockées dans un conteneur à proximité, 3 bouteilles de gaz étalon (azote et CO2) explosent. Le chef de poste tente d’éteindre l’incendie avec un extincteur. N’y parvenant pas, il quitte la zone après avoir alerté le poste de garde et le responsable. Le POI est déclenché et les secours externes sont alertés. Les services du gaz et de l’électricité coupent les alimentations. Les pompiers éteignent l’incendie vers 5 h. Les mesures atmosphériques réalisées ne révèlent pas de concentrations anormales en polluants.

Le chef de poste, brûlé aux mains en utilisant un extincteur, est transporté à l’hôpital. Seules les installations de traitement des fumées (filtres à manche, caissons de charbon actif et cheminée) sont endommagées. Le four n’est pas atteint. Le chantier est arrêté pour une durée indéterminée. Les eaux d’extinction se dirigent vers une fouille du chantier. Celle-ci est pompée et le contenu reversé dans un bassin de rétention étanche. Des analyses sont réalisées dans les sols.

L’exploitant apprend la présence d’une source de carbone 14 dans un appareil de mesure de particules présent dans la cheminée du four. Après reconnaissance, il s’avère que le boitier a fondu. La source pourrait avoir été brûlée. Il y a un risque de contamination pour les personnes ayant participé à l’intervention. La cellule mobile d’intervention radiologique mobilisée ne relève aucune valeur supérieure à la radioactivité naturelle.

Au moment de l’accident, l’installation fonctionnait en cycle normal. Le chef de poste indique avoir repéré peu avant l’incendie un défaut “montée en température du laveur” au niveau de l’analyseur de contrôle. Il a alors déclenché la procédure corrective habituelle : injection d’eau froide dans le système et purge de l’eau chaude. Un autre défaut apparaît cependant : température haute en sortie des gaz du laveur. Le départ de feu survient peu de temps après. Selon l’exploitant, la défaillance pourrait être d’origine électrique. Il n’a aucune relation avec les polluants présents sur le site en cours de dépollution.

L’exploitant modifie les moyens de lutte incendie de l’installation. Il met à jour son POI et réalise des exercices incendie plus fréquents.