Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche vers 21h30, dans un centre de traitement des déchets dangereux, un feu se déclare sur une zone de stockage extérieure. Une alarme infrarouge se déclenche et alerte l’équipe de quart. Les employés attaquent l’incendie avec des RIA mais sont freinés dans leur progression par l’explosion de nombreux aérosols. Les pompiers interviennent à l’aide d’un canon à mousse et de plusieurs lances. L’analyse des importantes fumées noires émises révèle l’absence de toxicité. L’intervention se termine vers 22h30.

L’incendie impacte 11 200 kg de déchets : 2 000 kg de déchets ménagers spéciaux (DMS, également appelés DDM « déchets dangereux des ménages ») en provenance de déchetteries, 4 000 kg d’emballages divers (palettes, caisses et conteneurs plastiques…) et 5 000 kg de flexibles en caoutchouc. Les 120 m³ d’eaux d’extinction sont dirigés vers une rétention.

Analyse des causes

Le feu est parti de caisses plastiques de 60 l contenant des déchets ménagers spéciaux issus de déchetteries. Ces caisses avaient été reçues la veille du week-end et n’avaient pas encore été triées.

L’exploitant envisage qu’une réaction exothermique provoquée par le mélange de DMS incompatibles soit à l’origine du sinistre.

Retour d’expérience et mesures prises

L’accident révèle l’importance de stocker les DMS non triés dans une zone équipée de détection infrarouge. Le fait que la zone de stockage des déchets en attente de tri soit isolée des bâtiments a permis d’éviter les propagations. Cependant, même si cela ne s’est pas produit le jour de l’événement, l’étude de dangers du site n’avait pas prévu que la projection de bombes aérosols prises dans l’incendie était susceptible d’entraîner un effet domino sur un bâtiment proche.

Un exercice POI, sur la base du scénario d’incendie qui s’est produit le jour de l’accident, avait eu lieu quelques mois plus tôt. Cela a permis une bonne réactivité des employés et des services de secours.

Suite à l’accident, l’exploitant prend les mesures suivantes :

  • limitation du stock de DMS non triés et isolement par rapport aux autres types de déchets en attente (ne pas laisser dans la même zone les bombes aérosols et les flexibles hydrauliques, dont la présence a compliqué l’intervention interne en générant des projectiles ainsi que de fortes fumées) ;
  • stockage des aérosols sur une zone dédiée et isolée, dans un local grillagé ;
  • ajout d’un enregistrement au système de vidéo-surveillance ;
  • intégration du scenario d’incendie du stockage de DMS en attente de tri dans l’étude de dangers.