Un incinérateur de déchets ménagers et de déchets des activités de soins à risque infectieux (DASRI), ainsi que le centre de tri associé, sont inondés suite à de très fortes précipitations. A 1 h du matin, l’équipe de nuit constate la montée des eaux et donne l’alerte. Les deux fours d’incinération et la turbine sont mis à l’arrêt. Suite à l’arrivée des pompiers, le centre de tri est également arrêté et les employés évacués. Le service de l’électricité isole l’usine du réseau haute tension. Un pompage est mis en place afin de maintenir le local du groupe électrogène hors d’eau et de permettre le maintien de son fonctionnement. A 5 h, le groupe électrogène s’arrête.
La montée des eaux se poursuit jusqu’au lendemain, atteignant 1,5 m à certains endroits.
Trois pompes à haut débit, commandées dès le début de l’inondation, arrivent sur site le surlendemain. Elles permettent l’évacuation des eaux du site et des différents bassins de la zone.
Conséquences et suites
- La fosse de l’incinérateur n’a pas été inondée.
- Les stockages de produits (acide, soude) ont été inondés mais les cuves sont restées intactes.
- Les produits en petits volumes, stockés dans des armoires, sont restés confinés.
- Les bacs de DASRI ont été mis à l’abri de l’eau sur le quai de déchargement.
- Les big-bags de REFIOM et cendres ont pris l’eau, sans que cela les endommagent suffisamment pour empêcher leur envoi vers les filières de traitement classiques.
Des traces d’hydrocarbures issues des rétentions se sont déposées au sol suite au pompage des masses d’eau. Des analyses sont réalisées.
Le coût de l’inondation est évalué entre 6 et 7 millions d’euros par l’exploitant (perte d’exploitation, dégâts matériels). Le centre de tri reste à l’arrêt pendant 2 semaines ; l’incinérateur pendant une durée plus importante (redémarrage après 31 jours pour la première ligne d’incinération, après 41 jours pour la deuxième ligne, après 52 jours pour la ligne d’alimentation des fours en DASRI). L’unité de valorisation énergique via la turbine redémarre seulement en octobre. Pendant les premières semaines, les employés du site de tri et le personnel en charge de l’activité DASRI sont en chômage technique. Le personnel de l’incinérateur reste mobilisé pour la préparation du redémarrage.
Pendant la période d’indisponibilité des installations, les réceptions de déchets sont orientées vers d’autres installations de traitement. Les déchets inondés du centre de tri sont envoyés vers une installation de stockage.
Retour d’expérience
L’effet cumulé des fortes pluies et des écoulements en provenance de la forêt voisine déjà saturée et le dysfonctionnement d’une pompe de relevage d’un bassin des eaux de pluies de la zone Industrielle situé en aval ont conduit à la montée rapide du niveau des eaux. Le site n’est pas en zone inondable et n’avait jamais fait l’objet d’une inondation, même de faible ampleur, en 20 ans d’existence.
