Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 16h50, une explosion est suivie d’un incendie dans une entreprise de produits routiers bitumeux. L’équipement impliqué est un maturateur de 50 m³ contenant moins de 300 kg de restes de bitume. A 17h10, les pompiers sont appelés, le site évacué et mis en sécurité avec coupure de l’électricité. Une épaisse fumée noire se dégage avec des flammes de plus de 1 m de hauteur. Les secours refroidissent le bac en feu par jet diffusé à distance et surveillent le second maturateur susceptible d’exploser à son tour. Une lance à mousse est utilisée pour remplir la cuve. L’incendie est éteint à 20h20. Puis les pompiers remplissent le bac d’eau. Les dégâts sont limités au maturateur (cuve fissurée, menaçant de se rompre) ainsi qu’au calorifuge d’un bac voisin partiellement soufflé par l’explosion. Les eaux d’extinction restent confinées dans la rétention du bac et sont pompées par une société spécialisée.

L’usine était en cours de démarrage. Aucune production n’était en cours. Pour étalonner les sondes de température en vue d’un audit de marquage CE prévu le 9 et 10/03, la température des maturateurs devait être portée à 160 °C. Le dispositif de chauffage sécurisé des maturateurs interdit le chauffage en absence de produit. C’est pourquoi le chauffage a été déclenché en mode manuel “forçage”. Avant d’effectuer cette action, les opérateurs demandent conseil au fabricant des cuves. Celui-ci déconseille fortement cette action pour les raisons suivantes :

  • le chauffage d’un bac vide est dangereux ;
  • le mode de forçage exclut toutes les sécurités de chauffage ;
  • les conditions hors production ne sont pas adaptées aux tests du marquage CE.

Il est alors prévu de reporter le contrôle au 9/03 lors d’un prochain essai de fabrication. Malgré cela, l’ensemble des étages de chauffe des maturateurs est enclenché, jusqu’à l’explosion du maturateur, après 5h30 de chauffage continu. Le système a bien détecté le dépassement des seuils autorisés, un message d’alerte était présent sur écran. Mais en mode forçage, les actions automatiques ne peuvent agir. La mise en route du chauffage des cuves (enclenchement volontaire de chaque étage de chauffe dans le local de supervision, soit 8 actions manuelles) n’a été reconnue par aucun opérateur. Aucune surveillance des sondes et thermomètres sur le parc n’a eu lieu pendant les 5h30 de chauffe. Cet événement pointe le manque de formation de l’équipe sur le site.

Lors de sa visite sur site, l’inspection des installations classées indique à l’exploitant que la remise en service de l’installation ne peut intervenir qu’après :

  • un audit complet du système de supervision ;
  • un test du système de ventilation ;
  • la détention des fiches de données sécurité des mélanges présents dans les cuves ;
  • la mise à jour des consignes d’exploitation en découlant.

L’exploitant vérifie le bon fonctionnement des organes impliqués maintenus en fonctionnement et proposer des mesures complémentaires pour assurer la sécurité au redémarrage.