Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une usine chimique de résines et latex perd vers 2h30 son alimentation électrique par le réseau public. Cette coupure a pour origine un délestage du réseau depuis 0h00 étendu à toute la zone urbaine du Havre (15 000 foyers). Ce délestage est lié aux dysfonctionnements de 2 équipements de distribution électrique en raison des fortes chaleurs. Les réacteurs et détecteurs de l’unité de polymérisation ne sont secourus que par un des 2 groupes électrogènes redondants, l’autre étant en panne. Les réseaux d’air et de refroidissement à l’eau et à l’ammoniac (NH3, gaz toxique) des réacteurs ne sont plus alimentés : l’unité “utilités”, qui fournit ces réseaux vient de perdre son groupe électrogène de secours. L’arrêt prolongé des compresseurs de NH3 provoque une surpression interne de 15,2 bar. Un dégagement survient au niveau des soupapes de sécurité réglées à 15 bar dans le local compresseur.

L’automate de sécurité détecte le gaz et lance le système d’arrosage par déluge. L’exploitant active son POI. Des rejets de NH3 par le toit du bâtiment sont suspectés. L’accès au site est coupé par la gendarmerie. Des odeurs de NH3 sont senties dans le bâtiment de l’unité qui est évacué. A 5h20, les 1 000 salariés d’une usine automobile voisine se rendant au travail restent bloqués dans leurs véhicules pendant 2 h suite à une information tardive de la part du site accidenté. Des pompiers internes poursuivent l’arrosage dans le local. Les mesures atmosphériques faites par des détecteurs fixes et portatifs ne montrent pas de fuite en dehors du local. Dès la perte d’électricité, les opérateurs en salle de contrôle ont mis les 10 réacteurs en sécurité par injection de “short stop”, comme prévu en cas de perte de refroidissement. Ils ont commencé par les réactions les plus à risque. L’alimentation électrique revient progressivement à partir de 4h35, jusqu’à redevenir normale vers 6h45. Le POI est levé à 7h30. Les réacteurs sont vidangés, nettoyés et leurs disques de rupture vérifiés. Leur contenu est envoyé en destruction.

L’exploitant effectue une enquête pour analyser les causes de la panne du groupe électrogène secourant l’unité “utilités” qui était maintenu selon les bonnes pratiques (révisions régulières).