Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de chlorochimie, 2 chefs de poste en ronde découvrent vers 20h50 un nuage dense et odorant sortant d’une porte en RDC de l’atelier de synthèse de chlorure de vynildène (VDC). Au même moment, une alarme de perte de débit du catalyseur alimentant le réacteur de chloration de cet atelier se déclenche en salle de contrôle. Un opérateur s’équipe d’ARI et part en reconnaissance dans l’atelier. Il confirme la présence d’une fuite sur une tuyauterie alimentant le réacteur. Le chef de poste déclenche l’alarme locale et le sprinklage de la zone accidentée à 20h56, met l’atelier en sécurité puis alerte l’astreinte et les pompiers de l’usine. La zone est évacuée par les employés.

Les pompiers mettent en place des rideaux d’eaux pour abattre les vapeurs composée de 1,1,2-trichloroéthane (ou TCE, peu volatil mais toxique). Équipés de protection, 2 opérateurs expérimentés pénètrent dans l’atelier et arrêtent la pompe servant à l’agitation du réacteur. Ils ferment les vannes manuelles servant à l’alimentation du réacteur en chlore, en catalyseur et les vannes d’aspiration et refoulement de la pompe. La fuite est stoppée à 21h10 : 8 m³ de TCE se sont échappés. L’atelier redémarre en fin de journée.

Le produit épandu sur le radier s’est écoulé par gravité dans une fosse et par débordement dans le réseau des effluents chimiques de l’usine. 72 kg de produit sont arrivés dans le bassin de décantation de la station de traitement. Le produit piégé dans la fosse est pompé et recyclé en production. Le produit répandu sur le sol en dehors du radier est récupéré à l’aide d’absorbants. Le sol contaminé par les éclaboussures est excavé pour être éliminé en filière agrée.

La fuite est localisée au niveau d’un piquage de la tuyauterie (DN25, acier carbone, non suivie en SIR) alimentant le réacteur en catalyseur sur la tuyauterie d’alimentation en Cl2. L’expertise métallurgique identifie une rupture suite à une perte de matière en aval d’un cordon de soudure et d’une contrainte exercée par le poids de la tuyauterie. La perte de matière est due à la corrosion.

L’exploitant prend les mesures suivantes :

  • Suivi préventif de la tuyauterie accidentée et des autres alimentant le réacteur, par mesure d’épaisseur ;
  • Amélioration du supportage de la tuyauterie accidentée ;
  • Changement du détecteur atmosphérique de l’atelier : un chromatographe qui n’est pas capable de détecter le TCE mais uniquement le VCM (une des matières premières) ou le VDC (produit final). Celui-ci est remplacé par un spectromètre aussi capable de détecter rapidement une fuite de TCE ;
  • Mise en place d’une commande d’arrêt à distance, depuis la salle de contrôle, des pompes branchées sur le réacteur.