Vers 5h30, un dégagement gazeux est constaté sur la ligne de décapage d’un atelier de traitement de surface dans une usine fabriquant des ustensiles ménagers métalliques. L’incident provient d’une fuite sur une cuve de traitement de 2 000 l d’un mélange composé à 25 % d’acide nitrique et à 5 % d’acide fluorhydrique. Le mélange se déverse dans la cuvette de rétention de 3 500 l contenant 500 l d’eau de lavage des sols. Au contact de l’eau, le mélange d’acides réagit en formant un dégagement de vapeurs.
Les secours évacuent 100 employés. Travaillant à proximité de la fuite, 4 d’entre eux sont légèrement incommodés. Par précaution, les gendarmes interdisent l’accès à la ruelle traversant l’établissement. Aucun rejet gazeux ou liquide à l’extérieur du site n’est à déplorer. Le local de 143 m² est confiné. Un périmètre de sécurité est mis en place autour de celui-ci. Les pompiers confinent les émanations gazeuses en fermant l’atelier et les exutoires de fumées. Ils mettent en place un polyane sur la rétention. Ils réalisent des relevés de températures et de pH pour suivre l’évolution de la réaction chimique. L’extraction des vapeurs et le laveur de gaz est maintenue en fonctionnement. Les eaux du laveur sont envoyées dans la station de traitement du site. Les pompiers pompent ensuite la rétention. Aucun chômage technique n’est envisagé. L’activité de l’établissement reprend à 90 % dans l’après-midi vers 16 h.
La fuite sur la cuve est liée à la rupture d’une soudure de la cuve. Une quantité importante d’acide se déverse dans la rétention car ce jour-là un opérateur a relié la cuve d’acide à une cuve de réserve de 1 000 l équipée d’une rétention propre. Lorsque la cuve principale s’est vidée dans la rétention, le détecteur niveau bas de la cuve a enclenché le versement de la cuve de réserve dans la cuve principale fuyarde jusqu’à sa vidange complète. La rétention n’était pas équipée d’alarme niveau bas. Les opérateurs n’étaient pas formés à la conduite à tenir en cas de déclenchement d’alarme niveau haut dans la cuve de rétention. Le service d’inspection demande à l’exploitant de prévoir des consignes pour décrire la conduite à tenir en cas de déclenchement de ces alarmes et demande la formation des opérateurs sur la base de ces consignes. Il demande également l’explication sur la présence d’eau dans sa rétention alors que le principe d’une rétention est d’être vide en permanence sauf en cas d’accident. Une alarme niveau bas est installée dans la rétention et un report d’alarme est prévu en dehors des heures de présence dans les ateliers.
