La prise d’eau (DN 800 mm) d’un barrage destinée à la production d’eau potable et à l’irrigation est obturée et écrasée sur quelques mètres. Cette anomalie est décelée à la suite de la mise en service annuelle du bras mobile dans le courant. La capacité de prélèvement sur l’ouvrage est réduite. Sa capacité de vidange rapide n’est pas modifiée, ne mettant pas en question les conditions de sécurité du barrage. L’alimentation en eau de la population, grâce à la réorganisation des approvisionnements, n’est pas affectée.
Une inspection interne de la conduite de prise, par robot subaquatique, permet d’identifier l’amorce de l’obturation constituée de résidus de béton. Par la suite, une inspection subaquatique, par des scaphandriers, met en évidence l’écrasement externe de la canalisation. Ce constat est suivi de la réalisation d’une fenêtre de nettoyage sur la conduite permettant le retrait d’une partie des résidus identifiés comme étant le revêtement intérieur de la canalisation. La fenêtre d’intervention est refermée avec la mise en place d’une coquille confectionnée à cet effet. Ces opérations sont accompagnées de mesures acoustiques et de scanner 3D de la zone concernée qui confirment et permettent de préciser les anomalies.
L’expertise réalisée par l’exploitant l’amène à envisager plusieurs causes. Si la destruction du tuyau par un coup de bélier apparaît comme peu probable, les scénarios les plus crédibles, vu le fort vieillissement de la structure, sont liés à la mise en dépression de la conduite :
- par pompage sur conduite obturée : l’obturation du tuyau peut provenir d’une défaillance d’équipements (défaut d’indication de position des vannes et démarrage d’un pompage sur vannes fermées), ou de la constitution d’un bouchon (revêtements intérieurs dégradés progressivement ou accumulation de sédiments)
- par ouverture de la vidange de pied avant ouverture de la vidange de fond du barrage : insuffisance des procédures ou dégradation du tuyau par fatigue (coups de bélier antérieurs répété, notamment lors de la phase d’exploitation de l’ancienne station de pompage)
A titre correctif, l’exploitant prévoit de remplacer sous 6 mois la conduite. L’expertise indiquant que la pression critique d’écrasement du tuyau est faible par rapport aux grandeurs physiques qu’il est possible d’atteindre, il envisage de dimensionner la nouvelle canalisation avec des marges plus importantes. Si cette modification de conception devrait seule éviter que le problème ne se reproduise, l’expertise recommande également, pour éviter les problèmes potentiels de revêtements intérieurs, de bannir les revêtements cassants type mortier de ciment et de sécuriser les procédures en termes de manœuvre de vannes et démarrage des pompages.
