Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine fabriquant des encres liquides, un opérateur constate vers 3h30 un échauffement au niveau de la tuyauterie en sortie d’un broyeur à bille contenant des solvants, de la nitrocellulose en solution, des additifs liquides et des pigments. La tuyauterie ayant rougi, il arrête l’installation par pression sur un bouton coup de poing et donne l’alerte. Le POI est déclenché à 3h50. Les 12 employés présents dans l’atelier sont évacués et les secours internes arrosent l’installation à l’aide d’un RIA. Alertés, les pompiers extérieurs établissent un périmètre de sécurité de 50 m et arrosent le broyeur pendant 3 h pour le refroidir. Les 14 m³ d’eau utilisés sont récupérés et transférés vers une centre de traitement des déchets. Le POI est levé vers 6h30.

Informée le jour même, l’inspection des IC se rend sur place le 12/03.

Après analyse, l’exploitant retient 2 hypothèses expliquant l’incident :

  • un manque d’alimentation en produit faisant tourner le broyeur à sec et qui serait lié soit à un colmatage du tamis (par les billes ou par le pigment) soit à un colmatage du clapet anti-retour se situant après la pompe à proximité du produit dans le broyeur ;
  • la casse de la garniture mécanique provoquée par une surpression dans le broyeur, un choc, l’usure ou un défaut de la pièce.

Si la deuxième hypothèse était retenue, la casse de la garniture métallique aurait dû provoquer une perte de liquide qui n’a pas été constatée. Cette casse est plutôt la conséquence de l’élévation brutale de température au niveau du broyeur. Par ailleurs, lors du démontage du tamis, l’exploitant constate que 95 % de la partie basse du tamis est colmatée et que 50 % des billes du broyeur sont ovales, donc usées. Le manque d’alimentation en produit au niveau du broyeur, liée au colmatage du tamis est l’hypothèse finalement retenue par l’exploitant.

Ce dernier prévoit :

  • d’installer une mesure de débit du produit à l’entrée du broyeur asservi à son arrêt sur les 8 lignes, soit un montant de 80 000 € ;
  • de revoir la table des asservissements avec une baisse du paramètre pression maximum de 2,8 à 2,3 bar et une intégration du paramètre débit après installation des débitmètres ;
  • de suivre la qualité des billes du broyeur.