Un feu se déclare vers 7h15 dans l’installation de traitement des fumées d’un four de fusion en fonctionnement d’une usine métallurgique. Cette installation se compose de 2 cyclones pré-séparateurs, d’une chambre d’injection d’un mélange de chaux éteinte, d’argile et de charbon actif destiné à adsorber les micropolluants organiques (en particulier dioxines et furannes) et de 2 caissons de filtration à manches (1 255 manches par filtre). La détection d’étincelles en aval d’un caisson déclenche l’alarme visuelle et sonore à 7h23. Les secours publics sont alertés à 7h43. L’incendie se propage aux joints de portes et au joint à lèvres de la fente de passage du chariot de décolmatage d’un filtre. Deux extincteurs sont activés sur le joint à lèvres ainsi que sur le chariot et le caisson est noyé avec de l’eau. L’installation de traitement des fumées est arrêtée à 7h59 (four en fin de coulée) et les pompiers, arrivés sur place 5 min plus tard, maîtrisent l’incendie. L’ensemble des manches est détruit ainsi qu’un caisson de filtration, le second est endommagé. Les eaux d’extinction ont été collectées dans des fosses sur le site puis évacuées dans des filières d’élimination adaptées. Aucun impact sanitaire des rejets atmosphériques n’est signalé.

L’aspiration de particules incandescentes provenant du four de fusion ou la surchauffe de matières auto-combustibles par friction dans les vis d’extraction de poussières ou du mélange de produits adsorbants sont les 2 hypothèses évoquées à l’origine du sinistre. Les jours précédents, plusieurs incidents avaient affecté l’installation de traitement des fumées : arrêt des filtres à manches sans possibilité de décolmatage des poussières, surchauffe d’une vis d’extraction de poussières, feux couvant de big-bags d’évacuation de produit adsorbant et de poussières. En mars 2010, un incendie avait déjà provoqué d’importants dommages à cette installation de traitement des fumées (ARIA 44535).

Pour éviter le renouvellement d’un tel évènement, l’exploitant met en place un filtre à impaction dans la hotte d’aspiration des fumées afin de capter les particules incandescentes et remet en service le registre (by-pass) de sécurité thermique de la cheminée de toiture du four de fusion. Il prévoit également une réduction du taux de charbon actif dans le produit adsorbant et l’installation d’un by-pass dans la gaine d’aspiration des fumées du four de fusion.