Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine aéronautique, un feu très fumigène se déclare à 10h23 dans une cabine de peinture en cours de démantèlement par un sous-traitant. Le POI est déclenché et 1 500 employés sont évacués. Les pompiers maîtrisent le sinistre avec 2 lances à mousse ; l’incendie est déclaré éteint à 12h30. La peinture utilisée dans la cabine ayant notamment comme composant du chrome VI, un protocole de décontamination des intervenants est mis en place. Aucune trace de Cr6+ ne sera finalement détecté dans les eaux d’extinction collectées en totalité sur le site, ni sur les vêtements des secours internes et externes des pompiers, ni sur des prélèvements surfaciques (51 points) dans les locaux. L’activité de l’usine redémarre le lendemain à 6h30 ; 20 h de production sont perdues. Quatorze personnes ayant inhalé des fumées ont été conduites à l’hôpital par précaution ; elles en sont ressorties dans l’après-midi. Un salarié victime d’un choc émotionnel sera en arrêt de travail durant 6 jours. La dégradation de plusieurs pièces aéronautiques quasi terminées et un dommage localisé de la toiture du bâtiment sont signalés. Durant leur intervention, les pompiers ont relevés la présence d’acide cyanhydrique et de sulfure d’hydrogène dans la partie enfumée du bâtiment (50 % de la surface). L’intervention des secours publics s’achève vers 16h30. L’inspection des installations classées s’est rendue sur les lieux.

La 1ère phase du démantèlement de la cabine consistait à retirer les résidus de peinture sur les parois par grattage mécanique (robot électrique) et manuel (spatules). Les plaintes dues au bruit de ce travail ont conduit à l’arrêt du grattage mécanique. L’un des 3 intervenants a alors commencé le démontage d’une cloison interne boulonnée, les 2 autres continuant le grattage avec des spatules. La découpe avec une disqueuse électrique d’un écrou grippé a provoqué le départ de feu lorsque celui-ci est tombé dans le bac récupérateur de la cabine qui contenait des résidus de peinture. Un plan de prévention avait été établi mais le permis de feu n’avait pas été signé par les pompiers du site au moment de la découpe, contrairement à ce que prévoit la procédure, le sous-traitant ne les ayant pas informé du début de cette phase de travaux.

A la suite du sinistre, l’exploitant modifie le processus de validation des permis de feu, renforce l’accueil des sous-traitants et les modalités de transmission des consignes aux intervenants et diffuse du retour d’expérience en interne et avec les secours extérieurs.