Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion et un incendie se produisent à 7h46 lors d’une inspection avant redémarrage d’une unité de synthèse d’alcool polyvinylique.

La première étape de la synthèse consiste en la production d’acétate de polyvinyle, qui réagit ensuite en continu sur une bande transporteuse en caoutchouc avec du méthanol et de la soude à 65°C pour former l’alcool polyvinylique (sous forme de gel). Le gel passe ensuite dans un « découpeur » puis dans 2 broyeurs fins ; les réactifs n’ayant pas réagi sont séparés et récupérés pour être réinjectés en début de ligne.

A cause d’une défaillance sur un sécheur en aval de la ligne de production, celle-ci est arrêtée partiellement dans la nuit. La bande transporteuse est arrêtée et vidée, mais le découpeur est encore en fonctionnement alors que le chef d’équipe et le chef de département effectuent une inspection du compartiment (normalement inerté à l’azote) qui maintient l’ensemble du séchoir à bande sous vide. L’explosion suivie d’un incendie se produit peu de temps après l’ouverture de 2 trappes de visite, tuant le chef d’équipe et brûlant gravement l’autre personne. L’apport d’air a formé un mélange explosif avec les vapeurs de méthanol et d’acétate de méthyle qui a du s’enflammer sur les parties en mouvement du découpeur.

Les pompiers maîtrisent l’incendie à 8h30 ; les eaux d’extinction sont récupérées et envoyées vers la station d’épuration de l’usine, mais 7 kg de méthanol se retrouvent dans le MAIN.

A la suite de l’explosion, la polymérisation de l’acétate de polyvinyle en amont est arrêtée, mais le contenu du réacteur s’emballe et provoque l’éclatement du disque de rupture, collecté dans un catch tank. A cause de l’afflux de produit, le disque de rupture de ce dernier se rompt également 30 min plus tard, provoquant le rejet à l’atmosphère d’1 t de mélange méthanol / acétate de vinyle et de 250 kg d’acétate de polyvinyle.

L’exploitant met en place les mesures suivantes :

  • impossibilité d’ouvrir les trappes de visites tant que l’ensemble du séchoir n’a pas été inerté à l’azote (vérifié par mesures).
  • Impossibilité d’inspecter le séchoir tant que les broyeurs sont encore en marche.
  • Amélioration du système d’arrêt d’urgence de la polymérisation amont.

Cet accident et d’autres accidents (ARIA 4303 et 4467) ou incidents les semaines suivantes dans la société et ses filiales sont à l’origine d’un vaste programme de contrôle de la sécurité des installations chimiques installées en HESSE.