Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie à combustion lente se déclare à 14h35 dans un atelier de peinture de 1 000 m² d’une usine de produits en caoutchouc.

L’exploitant fait enlever 2 fois par an le dépôt de résidus de peinture sur le sol de la cabine d’application de la machine d’enduction. Dans ce but, la production de l’usine est à l’arrêt depuis la veille. Une société extérieure décape le sol lorsque le feu se déclare au niveau du carton placé devant la machine, à l’arrêt, consignée et dont les fluides sont coupés. Le carton brûle sans flamme en émettant une fumée dense. Le sous-traitant alerte le pompiers de garde qui déclenche l’alarme incendie sonore. Les 140 employés sont évacués. Les pompiers du site utilisent des extincteurs puis un RIA sans parvenir à éteindre le sinistre. Ils alertent les pompiers publics en renfort, puis ouvrent les exutoires de l’atelier, ferment les vannes des bassins de rétention pour confiner les eaux d’extinction et coupent les énergies de la zone. Les secours éteignent l’incendie vers 16 h à la mousse et au dioxyde de carbone puis ventilent l’atelier. Le personnel réintègre les locaux à 16h15. L’intervention s’achève à 16h30. L’équipe risque chimique effectue une analyse de l’air ambiant qui ne révèle aucune toxicité. Les eaux d’extinction sont pompées puis analysées et évacuées comme déchets. La machine à enduction est intacte. L’inspection des installations classées n’est informée que vers 17h20.

Le départ de feu est dû à un ensemble de causes :

  • le burineur utilisé pour le nettoyage s’est échauffé ;
  • le carton utilisé en protection de sol devant la machine et aggloméré avec le temps, était partiellement imprégné du solvant au xylène utilisé par la machine.

Par ailleurs, la gamme de nettoyage n’avait pas été réalisée en octobre par manque de temps, la méthode de maintenance (standard TPM : Total Productive Maintenance) n’était pas appliquée, l’adhésif avait coulé au sol à la suite d’une mauvaise conception de la machine, d’une surcharge d’activité et d’une mauvaise rénovation du pistolet. Enfin, l’armature du convoyeur avait chuté à cause de son support défectueux et d’une fixation incomplète.

A la suite de ce sinistre, la maintenance et le nettoyage reprennent avec la mise en place de mesures de protection complémentaires telles que la présence permanente d’un pompier interne, l’humidification de la zone avant et après le travail, la mise en place d’une unité mobile mousse à côté de la machine et la réalisation d’un permis de feu. L’exploitant modifie les gammes de la machine à enduction et applique correctement le standard TPM.

Les mesures correctives suivantes sont mises en œuvre :

  • révision de la consigne de nettoyage de la machine avec établissement d’un planning annuel pour programmer la réception des travaux ;
  • augmentation de la fréquence de changement des cartons et mise en place d’une protection aluminium sous ces derniers pour les empêcher de coller au sol
  • ajout d’une rétention et modification du support du filtre ;
  • formation réalisée par le constructeur des pistolets concernant les bonnes pratiques de maintenance
  • mise en place d’un test d’étanchéité (presse étoupe…)
  • mise en place d’une phase de nettoyage systématique en fin de changement de campagne (enlèvement des pièces présentes dans la cabine).