Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare à 16h12 dans un bâtiment de stockage de mousse et textile d’une usine de matelas classée Seveso seuil bas. Le gardien aperçoit un dégagement de fumée au niveau du bâtiment et alerte le pompier de service pour une reconnaissance des lieux. Le panache de fumée prenant de l’ampleur, il alerte les secours extérieurs avant le retour du pompier de service. La police évacue 200 riverains à cause du panache important de fumée noire. A leur arrivée, les secours mettent en oeuvre leur plan d’établissement répertorié et déploient 11 lances à eau. Le POI est déclenché à 16h46. Le sinistre est circonscrit à 19h30 et éteint à 23h10. Une surveillance est mise en place jusqu’à 17h30 le lendemain. Les riverains, évacués pendant 2 h, réintègrent leur logement vers 20 h.

L’incendie a détruit un entrepôt de 1 400 m³ de mousse alvéolaire et un bâtiment à étage, dédié à la finition des matelas et à l’expédition, soit 2 500 m² de bâtiments. Un 3ème est endommagé ; 130 des 380 employés sont en chômage technique. La cause du sinistre n’est pas déterminée, un acte malveillant est suspecté et une enquête est effectuée.

Le système de sprinklage par mousse haut foisonnement s’est déclenché mais, les portes extérieures étant ouvertes, la mousse s’est écoulée à l’extérieur au lieu de remplir la cellule sinistrée. Cet écoulement a gêné l’accès des pompiers. De plus, une passerelle reliant 2 bâtiments ne disposait pas de portes coupe-feu. Les pompiers sont néanmoins parvenus à empêcher la propagation par cette passerelle. Les eaux d’extinction ont été rejetées à la SEINE en l’absence de vanne d’isolement. Ce n’est qu’en fin de sinistre que les pompiers ont mis en place un système d’obturation des bouches d’égout pour diriger l’eau vers la partie nord du site munie d’une vanne d’isolement, permettant de contenir 400 m³ d’eau d’extinction (plus 200 m³ via une pompe de relevage).

L’inspection des IC met en évidence des risques mal maîtrisés sur site. En effet, le bâtiment endommagé non atteint par les flammes et séparé de l’entrepôt de mousse par un mur coupe-feu dont la structure a été déformée, n’est plus sûr et a été déclaré ruine ce qui ne permet plus d’y pénétrer. Il contient cependant 1 000 m³ d’âmes (matelas nus et blocs de mousse non recouverts de leur housse), de latex et polyuréthane très inflammables. De plus, l’électricité est coupée, rendant inopérante la détection incendie et les installations d’extinction utilisées durant le sinistre ne sont plus opérationnelles car les réserves d’eau et d’émulseurs sont vides. Par ailleurs, un point crucial de l’intervention des secours a été d’éviter la propagation de l’incendie par les passerelles reliant le bâtiment de finition des matelas et d’expédition à un bâtiment voisin. Or une passerelle existe aussi entre le bâtiment endommagé par la suite, actuellement sans détection ni protection incendie, et les bâtiments « chimie » de production des âmes. Compte-tenu des quantités importantes de matières inflammables dans ce bâtiment et des conditions de sécurité détériorées du site, l’inspection des IC propose au préfet un arrêté de mesures d’urgence afin de mettre en place toute mesure adéquate visant à compenser l’absence de détection et d’extinction automatique dans le bâtiment, en particulier, remettre en service le système d’extinction à la mousse haut foisonnement, seule efficace contre les incendies de mousses latex. Cet arrêté propose également la mise en place de toute mesure permettant d’éviter la propagation d’un incendie de ce bâtiment vers ceux de production de mousse, notamment, le démontage de la passerelle.