Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite se produit sur une citerne double paroi de 10 000 l remplie à moitié d’acide chlorhydrique (HCl) à 33 % servant à neutraliser le pH des eaux de purge des chaudières d’une usine de pneumatiques.

Lors de sa prise de poste à 6 h, un opérateur remarque de la fumée au niveau de la cuve de stockage d’HCl accolée au mur extérieur de la chaufferie et détecte une odeur d’acide. Il informe le poste de garde à 6h15. Les pompiers internes sous appareil respiratoire isolant (ARI) effectuent une reconnaissance du bâtiment et de la galerie souterraine située sous la cuve qui relie la chaufferie au bâtiment de production. L’usine est en arrêt estival, seuls les 120 employés de la société de maintenance du site sont présents. La cuve n’étant pas sur rétention, 2 000 l d’acide s’écoulent dans les égouts et les gaines techniques de l’établissement. A 6h30, une entreprise spécialisée pompe et vidange 3 000 l d’HCl restant dans 3 cuves de 1 000 l jusqu’à 13h45. Les sols sur lesquels l’acide s’est répandu sont lavés à grandes eaux. La fuite est colmatée à 7h15. Le réseau d’eaux pluviales n’est isolé que 2 h après le début de la fuite, à 8h10 (fermeture tardive de l’obturateur du réseau d’eaux pluviales) conduisant au déversement d’acide dans la NOUE ROBERT. A 9 h, un pH de 6 est mesuré au point de rejet, à 10 h, le pH est revenu à 7. Arrivés vers 9h20, les secours externes établissent un périmètre de sécurité de 200 m et épandent 2 m³ de sable sur une flaque de 30 m² d’acide écoulé dans la galerie souterraine. Le POI est déclenché à 10 h, les employés évacués à 11h30. Les secours quittent les lieux vers 16 h. La préfecture diffuse un communiqué de presse.

Le lendemain, des entreprises spécialisées évacuent le sable souillé, pompent les eaux contenues dans le réseau interne puis nettoient les canalisations. L’analyse des différents points de rejet ne montre pas d’acidité anormale et aucune mortalité aquatique n’est constatée. L’inspection des installations classées, prévenue le matin même par l’exploitant, demande une analyse du sol et de la nappe phréatique en dessous de l’usine et soumet la réouverture de l’obturateur de réseau à son approbation.

Avant toute expertise, l’exploitant pense que le livreur a effectué la manoeuvre de remplissage de la cuve trop rapidement, provoquant une surpression dans la cuve non dimensionnée pour celle-ci (non évacuation du ciel gazeux). Par ailleurs, le mauvais état de la cuve était connu, une fuite ayant déjà eu lieu 2 semaines auparavant dans sa double enveloppe. Elle devait être remplacée en septembre (délai d’approvisionnement).

La double enveloppe de la cuve comporte un trou obturé à l’aide d’un bouchon qui a disparu probablement lorsque la cuve s’est éventrée. La disparition de ce bouchon est responsable de la fuite d’acide qui était restée confinée dans la double enveloppe le 13/07.

L’exploitant prévoit de faire pomper les eaux contenues dans le réseau d’eaux pluviales par une société spécialisée chargée de leur élimination et de remettre en état le système d’obturation du réseau, de faire ramasser le sable épandu dans la galerie pour élimination et de vérifier l’intégrité de la dalle. Il prévoit également de raccorder la dalle accueillant la citerne d’acide à la rétention des véhicules de livraison qui dispose d’un réservoir enterré pour accueillir les épanchements.

L’inspection des installations classées demande à l’exploitant de :

  • réaliser un contrôle journalier du pH de la NOUE ROBERT (sortie de l’exutoire du réseau d’eaux pluviales) ;
  • réaliser un contrôle de la qualité des eaux souterraines via les piézomètres du site portant sur le pH et les MES ;
  • renouveler ce contrôle dans 1 mois.

L’exploitant doit également faire vérifier par un organisme agréé l’intégrité des canalisations situées dans la galerie, mener une réflexion sur l’obturateur des eaux pluviales et revoir la procédure concernant sa fermeture. Il doit aussi transmettre le dossier relatif à la mise en place d’une nouvelle cuve ainsi que les travaux de génie civile associés et mettre en conformité l’aire de dépotage ainsi que tous les stockages.