Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une entreprise fabriquant des panneaux de bois, 3 explosions se produisent en 15 secondes vers 10 h au niveau d’une chaîne de production. La zone impactée s’étend de la vis sans fin située en aval d’un séchoir jusqu’aux silos à copeaux de bois situés en sortie de la zone de triage, en amont de l’activité d’encollage. Ces 3 déflagrations se propagent sur l’ensemble de la chaîne et touchent aussi bien les silos que les convoyeurs. Les copeaux présents dans les silos s’échauffent et s’enflamment provoquant des départs de feu. L’exploitant déclenche son POI à 10h15. Face à un risque de sur-explosion, il est décidé d’établir un périmètre de sécurité de 100 m.

L’usine était en période de maintenance. 6 entreprises extérieures étaient présentes pour intervention dans la zone de l’accident qui a fait 8 blessés dont 2 graves (brûlures au visage et aux avants bras). Sur les 8 blessés, 5 sont des prestataires externes. Après avoir été transportés dans les douches/vestiaires (lieu de rassemblement mentionné dans le POI), ils sont évacués en direction des hôpitaux de Bordeaux, Dax et Bayonne.

Les secours sont arrivés rapidement sur place avec plus de 50 pompiers mobilisés. Ils se sont par ailleurs attelés à refroidir les silos de stockage et à inerter les atmosphères des capacités (création d’un tapis de mousse par les évents) avant de les vidanger. Aucune conséquence hors du site n’a été relevée : pas d’explosion ou de rejets incommodants pour le voisinage, rétention des eaux d’extinction dans un bassin dédié. Le POI est levé à 19h30. Un régime de chômage partiel est néanmoins instauré du 27 avril jusqu’à la fin du mois de mai.

Une enquête judiciaire est effectuée pour déterminer les causes de l’accident. Après enquête de l’inspection des installations classées (IIC), il apparaît qu’une opération de meulage sur une canalisation mal nettoyée du réseau de dépoussiérage des convoyeurs serait à l’origine des faits. Cette opération n’aurait pas donné lieu à un permis de feu.

La présence, en nombre, d’évents sur le réseau des convoyeurs et des silos a sans doute permis de limiter les dégâts de l’accident. L’exploitant prend plusieurs mesures :

  • réajustement de son POI (sirène d’évacuation, lieux de rassemblement) ;
  • amélioration de la délivrance du permis de feu avec interdiction d’intervention en simultané ;
  • consignes de nettoyage et registre dédié ;
  • étude du découplage des zones afin d’enrayer la propagation d’un incendie et/ou d’une explosion par des systèmes de sécurité passifs (suppression de bipasses et d’éléments de connexion) et actifs (arrosage automatique asservi à un système de détection).