Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de produits dérivés de l’amidon, 2 explosions de poussières d’amidon se produisent à 13h47 dans l’atelier multi-produits du site fabriquant des amidons modifiés sur-séchés. L’atelier est partiellement arrêté en vue de l’intervention d’un prestataire extérieur. Les opérateurs mettent en sécurité le bâtiment par arrêt coup de poing électrique, arrêt coup de point injection vapeur et inertage à l’azote des sécheurs et cuiseurs. Une dizaine de personnes est évacuée du bâtiment. Parallèlement, les secours internes éteignent l’incendie qui suit les explosions. Les secours externes ne sont pas alertés.

Un prestataire extérieur soudait un manchon sur une tuyauterie quand les explosions ont eu lieu. Selon l’exploitant, lors de la rédaction du permis de feu, le circuit en maintenance était à l’arrêt, les 2 vannes de liaison vers l’ensachage et l’élévateur fermées. L’agent de maîtrise concerné aurait demandé au prestataire d’aller compléter le permis d’intervention en salle de contrôle, consigne qui n’aurait pas été respectée avant l’opération de soudage. En fonctionnement normal, la vanne alimentant l’élévateur se serait ouverte et des particules de soudure auraient transité dans la tuyauterie alimentant l’élévateur et initié le départ de feu au pied de ce dernier, l’incendie se propageant ensuite par le réseau de tuyauteries vers le tamis rectangulaire, la benne de refus des tamis puis, par effet de dépression, vers le tamis circulaire siège des explosions. Toujours selon l’exploitant, l’atelier étant maintenu propre, il n’y a pas eu d’explosion secondaire dans le bâtiment.

Seuls des dommages matériels sont à déplorer ; une partie du bardage soufflée par l’explosion est remis en place, ainsi que les trappes d’explosion, les grilles de tamis sont remplacées et les installations nettoyées. L’arrêt des installations et la présence de trappe ou capot sur certains équipements (trémie de réincorporation, tamis sortie humidificateur) ont atténué les conséquences des explosions.

L’inspection des installations classées constate 5 jours plus tard :

  • En matière d’organisation des interventions et pour les travaux par points chauds notamment : des manquements graves dans la préparation et le déroulement de cette intervention après examen des documents d’intervention (permis d’intervention et de feu), la non consignation physique d’équipements essentiels (vanne d’alimentation de l’élévateur), ainsi que des échanges insuffisants entre le prestataire et les opérateurs.
  • En matière de garantie d’intégrité des installations avant tout redémarrage : des parties des équipements de l’atelier ont subi les effets des explosions et de l’incendie. Même si les dommages semblent limités, l’exploitant doit vérifier que les installations affectées, dont celles dédiées à la sécurité, sont bien conformes ou remises en conformité avec leur état d’origine. L’exploitant doit fournir un dossier formalisant les garanties d’intégrité des équipements à l’inspection des IC avant redémarrage de l’atelier.
  • Sur l’analyse de risque et le retour d’expérience : en fonctionnement normal, les conséquences des explosions auraient pu être plus graves compte tenu de la quantité importante d’amidon dans les circuits. Le risque électrostatique ou de surfaces chaudes liées à des dysfonctionnements d’équipements ne pouvant de plus être exclu, l’inspection demande une analyse de risques détaillée pour l’atelier.
  • Pour le classement du zonage lié aux atmosphères explosives et conformité des équipements : le schéma des installations avec mention des zones liées aux atmosphères explosives remis à l’inspection révèle des incohérences alors que cette identification est primordiale pour assurer un bon niveau de sécurité des équipements installés dans les différentes zones. L’inspection des IC demande en conséquence à l’exploitant de réaliser une tierce expertise pour valider la conformité de la détermination de ces zones.

L’inspection des IC propose enfin au Préfet un arrêté de mesures d’urgence pour les 2 premiers points et un arrêté complémentaire pour les 2 derniers.