A la mi-journée, une usine de détergents rejette des effluents industriels à pH élevé (12) dans un ruisseau. La présence d’hypochlorite de sodium (eau de Javel, NaClO) étant envisagée, l’exploitant stoppe sa production vers 15 h et colmate avec un bouchon étanche un point de rejet des eaux pluviales de son site vers le réseau communal qu’il vient de découvrir. Il effectue une reconnaissance du ruisseau et observe plusieurs masses d’eaux blanchâtres sur une cinquantaine de mètres, des échantillons sont prélevés pour analyse. A 16h30, il n’y a plus de rejet dans le réseau communal des eaux pluviales et l’activité redémarre à 17h15 en maintenant une surveillance. De 19h30 à 20h30, une société privée pompe avec des camions les masses d’eaux blanchâtres détectées dans le ruisseau, les 6 m³ pompés sont dépotés à 21 h dans 5 conteneurs disponibles sur le site. L’inspection des IC est informée, ainsi que les services techniques municipaux qui se rendent sur place.

Une inspection du site montre que les réseaux des effluents industriels et des eaux pluviales ne sont pas étanches entre eux et que le bassin collecteur des eaux pluviales contient aussi des effluents industriels. Toutefois, le contenu de ce bassin est normalement relevé par une pompe vers la station de pré-traitement des effluents du site avant rejet. Cette inspection permet aussi de vérifier la présence d’effluents industriels au niveau du nouveau point de rejet découvert par l’exploitant le jour de l’accident. L’accident ferait suite à une forte montée en charge du collecteur des eaux pluviales du site que la pompe de relevage n’aurait pu envoyer vers la station de pré-traitement. Cette montée de niveau aurait entraîné un reflux des effluents industriels dans la canalisation longeant le nouveau point de rejet, celui-ci étant relié au réseau communal des eaux pluviales qui aboutit dans le ruisseau.

L’analyse des échantillons montre que l’eau est fortement basique (pH = 12,5), mais sans concentration significative en chlore actif et matières actives anioniques ou cationiques caractérisant les détergents. Des échantillons de sédiment en amont et en aval des points de pollution sont prélevés pour un complément d’analyse, d’autres sites industriels étant susceptibles de rejeter des effluents dans ce ruisseau. L’exploitant met en place 2 obturateurs sur le nouveau point de rejet des eaux pluviales, augmente le débit de la pompe de relevage et renforce les contrôles visuels de ces obturateurs et des réseaux d’eaux le soir, la nuit et le week-end.