Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 12 h, 2 bassins de retenue de stériles issus de l’extraction de fluorite hauts de 30 m et situés l’un au-dessus de l’autre se rompent. Une vague de 180 000 m³ d’effluents contenant 95 % d’eau déferle dans la vallée jusqu’à la rivière AVISIO, engloutissant en quelques minutes les villages de Stava et de Tesero. 268 personnes sont tuées. Les dommages sont estimés à 155 Meuros.

Une commission d’experts chargée par la justice d’établir les causes de l’accident étudie et écarte les hypothèses du déclenchement par un tremblement de terre ou un tir d’explosif dans l’une des nombreuses mines de la région.

En fonctionnement normal, l’eau contenue dans les stériles du bassin est collectée en son entre pour y être évacuée par un dispositif de drainage. La phase granulaire à la périphérie consolide alors et renforce l’enceinte. A Stava, l’évacuation était assurée par une canalisation située sous les bassins et traversant le corps de l’enceinte de rétention. La commission d’experts met en évidence un affaissement ayant entraîné le détachement de l’extrémité d’un tuyau de cette canalisation au niveau d’une ancienne réparation (bypass). Cette défaillance du système de drainage n’a pas permis la bonne évacuation de l’eau et a entraîné une montée en charge hydraulique dans le corps du mur d’enceinte conduisant à son effondrement. Le défaut remontait probablement à plusieurs mois avant l’accident : une brèche s’était formée sur la paroi latérale du bassin supérieur en janvier 1985, entraînant une fuite réparée en mars. Les bassins avaient été entièrement vidés en mai pour travaux de réfection et remis en service le 15 juillet, 4 jours avant l’accident.

La pluviosité record cette année-là (+22 % par rapport aux 66 années précédentes) et l’enneigement très important de l’hiver précédent ont contribué à l’apparition de l’accident. Ils n’en constituent cependant pas la cause principale, des désordres ayant été observés dès janvier, avant la fonte des neiges et la chute de l’essentiel des précipitations.

L’enquête révèle également des erreurs de conception : pente trop importante des parois (pouvant atteindre 40°), sol de fondation trop marécageux pour permettre un bon drainage et une consolidation des murs assurant la stabilité requise. Un membre de la commission d’experts déclare que l’ouvrage « a été construit à la limite de sa capacité à rester stable. Il suffisait de la moindre perturbation pour qu’il s’effondre. […] Il est même surprenant que le barrage n’ait pas cédé plus tôt. ». Une étude demandée par la municipalité de Tesero en 1975 avait établi l’insuffisance des coefficients de sécurité réels des bassins.

En 1992, la cour suprême de justice de Rome confirme en seconde instance la culpabilité pour négligence criminelle et homicides involontaires et la condamnation à des peines de prison de 10 personnes dont 8 responsables des compagnies qui ont exploité le site depuis la construction du bassin supérieur et 2 membres du conseil régional chargé de la sécurité des mines. En 2004, 132 Meuros ont été versés aux 739 victimes par certains des exploitants successifs et la province autonome de Trento à titre de dédommagement.

Suite à l’accident, la législation italienne sur les bassins de stériles a été durcie et la mine de Stava a été définitivement fermée.