Pollution
Humain
Environnement
Economique

En soirée, l’opérateur d’une unité de vapocraquage d’un site pétrochimique, en phase finale de redémarrage après une période de grève, effectue une ronde de surveillance quand il perçoit une forte odeur d’essence au niveau de l’allée centrale. Il donne l’alerte, une équipe d’opérateurs le rejoint et trouve une flaque d’essence au sol. L’équipe monte un échafaudage pour atteindre la tuyauterie située en rack au dessus de la flaque et détecte une fuite sur une tuyauterie (DN = 100, 4 “) véhiculant de l’essence vers des bacs de stockage. Elle perçoit également des fumerolles provenant d’une tuyauterie voisine (DN = 200, 8”) transportant du propylène liquide (P=15 bar, T=35 °C) vers un échangeur du circuit de refroidissement. Le propylène fuit légèrement sous forme gazeuse au niveau de la soudure d’un patin de support de la ligne. L’exploitant procède à l’arrêt immédiat du vapocraqueur parce que la tuyauterie propylène fait partie d’un scénario d’accident majeur de l’unité et que la mise en place d’un collier d’étanchéité efficace est impossible. Il positionne des détecteurs de gaz à proximité de la fuite, ainsi que des lances incendies ; un chiffon humide est passé au niveau de la fuite pour absorber le produit.

L’enquête menée par l’exploitant identifie la cause commune de ces deux fuites : corrosion externe des tuyauteries au niveau des supports de ligne. Des demi-coquilles avaient été posées au niveau de ces supports à l’issue d’une campagne d’inspection des tuyauteries cinq ans plus tôt, pour limiter le phénomène de corrosion externe de la tuyauterie au contact de la charpente métallique. La soudure des coquilles n’ayant été réalisée car les tuyauteries étaient en exploitation, un système de collage avait été utilisé. Malgré une nouvelle couche de peinture sur les tuyauteries, leur profil est resté accidenté et la colle n’a pu assurer une étanchéité suffisante pour éviter des infiltrations d’eau au cours du temps. Ces infiltrations ont accéléré la corrosion au niveau des supports et provoqué de petites fuites non visibles lors de la remise en pression des tuyauteries. La quantité de propylène rejeté est probablement faible car les détecteurs de gaz n’ont rien signalé.

L’exploitant procède à la découpe des 2 tronçons corrodés, qui sont remplacés par des neufs dont les demi- coquilles sont soudées en atelier. A la demande de l’inspection des IC, un recensement et un examen des autres supports sont engagés, ainsi qu’une révision de la procédure de mise en place de supports collés, pour garantir une bonne étanchéité de la jonction coquille / tuyau. L’unité de vapocraquage redémarre cinq jours après l’accident.