Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une carrière, l’attelage routier d’un sous-traitant acheminant des remblais d’un site externe bascule à 16h20 sur le flanc droit lors du vidage d’une semi-remorque de matériaux terreux (0/80) sur la zone de dépôt dédiée à cet effet, alors que la benne est en position levée. Le chauffeur brutalement projeté dans la cabine est gravement blessé à l’oreille. Secouru par le conducteur d’une chargeuse, il est conduit à l’hôpital par les pompiers. De l’huile et du gazole s’étant répandus sur le sol, des chiffons absorbants et la terre polluée sont récupérés dans une capacité étanche avant élimination par une entreprise spécialisée. Le diagnostic médical fait état de l’oreille droite sectionnée et d’un hématome à l’épaule droite. L’incapacité temporaire de travail est supérieure à 3 mois. Une intervention de chirurgie réparatrice est nécessaire. Le tracteur routier est déclaré en épave et le vérin de la benne est remplacé.

Le service en charge de l’inspection du travail n’est informé des faits que le lendemain. L’enquête administrative principalement basée sur les comptes-rendus des secours, des constats et photographies de l’exploitant, privilégie la conjonction de plusieurs facteurs à l’origine de l’accident :

  • aire de déversement instable (pluie le week-end précédent) et en léger dévers. Les roues arrière droites de la semi-remorque se sont enfoncées dans le sol et ont laissé une profonde ornière au niveau du lieu du renversement ;
  • matériaux collants à la suite des pluies. La victime a pu manœuvrer avec la benne levée pour les décoller ;
  • véhicule en surcharge (44,25 t pour un PTR autorisé de 40 t) ;
  • semi-remorque de location (celle habituellement utilisée étant en réparations) mal adaptée pour ce type de travaux : benne à profil rectangulaire. La porte arrière à déverrouillage automatique n’est pas commandée par le chauffeur. De plus, la semi-remorque n’était pas équipée de suspension à air permettant de vérifier une éventuelle surcharge ;
  • absence de port de la ceinture de sécurité par le conducteur qui chute coté passager lors du renversement du véhicule. Le moment précis ou le chauffeur a enlevé la ceinture n’est pas clairement établi : soit après son passage à la bascule à l’entrée du site ou, par panique, lorsqu’il a senti son véhicule se renverser.

L’inspection relève que plusieurs règles prévues par les consignes de sécurité n’ont pas été respectées. L’apport de remblai sur le site est suspendu. L’exploitant prend plusieurs mesures : réalisation de 2 aires stabilisées planes pour la réception des remblais (les zones meubles sont rendues inaccessibles aux camions par des merlons), modification du plan de circulation des véhicules, sensibilisation des chauffeurs aux risques de renversement, aux dangers liés à la surcharge des poids lourds, au port de la ceinture de sécurité et au nouveau sens de circulation, mise en place de panneaux d’affichage des consignes dans les zones de remblais, modification du cahier des charges pour l’affrètement des camions de transport.