Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, une fuite importante (débit estimé à 100 m³/h) est détectée à 18h35 au pied d’un bac à toit flottant de 64 m de diamètre contenant 57 300 m³ de pétrole brut (niveau 17,6 m). Le POI n’est pas déclenché mais les secours publics sont alertés. L’exploitant épand de la mousse sur les hydrocarbures contenus dans le compartiment de la cuvette de rétention associée au bac. En raison du vent, le tapis de mousse est contrôlé et régulièrement reconstitué. Par mesure de précaution, un rideau d’eau est mis en place au sud-ouest de la cuvette pour protéger la route industrielle longeant la raffinerie: la circulation est néanmoins interrompue et une déviation mise en place. Deux véhicules incendie sont positionnés au sud de la cuvette et des balises de détection d’atmosphère explosive sont installées sur le merlon sud. Cette surveillance est complétée par des mesures de la LIE effectuées régulièrement par l’exploitant et les pompiers. Le brut du bac est dirigé d’une part vers la distillation atmosphérique de plus grande capacité du site (D11) et d’autre part gravitairement vers un bac voisin possédant un creux suffisant.

L’exploitant publie un communiqué de presse à 19h45 et la mairie, via son système d’alerte, informe les populations voisines vers 23 h.

En liaison avec l’exploitant, plusieurs communiqués sont publiés par la préfecture les 17 et 18/07. La route est réouverte à la circulation le 19/07 en fin d’après-midi.

Sur proposition de l’inspection des installations classées, le préfet prend un arrêté de mesures d’urgence imposant, en plus de la vidange du bac, du pompage et nettoyage de la cuvette, un suivi piézométrique des eaux souterraines et l’analyse des causes de l’accident.

La vidange du bac s’achève le 18/07 vers 14 h (toit flottant en position basse), celui de la cuvette le 19/07 vers 8 h (1 500 m³ d’un mélange d’hydrocarbures et d’émulseur dirigés vers un bac puis traités en distillation atmosphérique). Les terres souillées du compartiment de la cuvette (0,55 ha) sont excavées et traitées à l’extérieur.

Après platinage, une première visite externe réalisée entre le 24 et le 28 juillet ne révèle pas de défectuosité apparente au niveau de la soudure robe-fond. L’hypothèse d’une fuite au niveau du fond du bac, avec écoulement du produit entre la tôle de fond et la dalle en béton est privilégiée dans l’attente des résultats de l’inspection interne nécessitant l’évacuation de 2 850 m³ de sédiments déposés en fond de bac.

Mis en service en 1964, une première fissure sur le fond du réservoir avait été détectée en 1969 à la suite d’une déformation du sol (remplacement du fond). Lors de sa dernière ouverture en 1994, un doublage du fond avait été réalisé avec pose d’un revêtement époxy. Les dernières visites externes ont été effectuées en 2000, 2003 et 2005 avec un contrôle par émission acoustique en 2003. Deux autres cas de fuites sur des bacs de pétrole brut du site sont survenus en 2005 (ARIA 37597) et 2007 (ARIA 33077).