Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, un bac à toit flottant de 16 285 m³ (36 m de diamètre) est utilisé pour la fabrication d’essence E98 et reçoit à cet effet depuis 2h30 du matin les bases (butane, base naphta, alkylat, ETBE) entrant dans le mélange à un débit moyen de 630 m³/h. A 14h23, une alarme de niveau haut (plaque de touche-alarme par contact mécanique avec le toit flottant reportée en salle de contrôle) se déclenche alors que la jauge indique un niveau de 10,04 m pour un niveau haut fixé à 14,6 m. Le remplissage du bac se poursuit néanmoins et à 16h45 la jauge affiche un niveau qui s’est stabilisé à 11,135 m. Un message d’erreur signalant la discordance entre le statut du bac (remplissage) et la stabilité de la jauge est reçu en salle de contrôle. Un opérateur se rend sur place et constate un débordement d’essence dans la cuvette de rétention. L’opérateur de conduite arrête le remplissage à 16h51 et alerte les secours. Le POI est déclenché à 17h10, un périmètre de sécurité est mis en place et la circulation est interrompue à proximité.

Les boîtes à mousse du réservoir, bloquées par le joint secondaire du toit sorti de son guide, ne sont pas opérationnelles. Les pompiers du site pré-positionnent un canon et une berce d’émulseur sur 2 côtés opposés de la cuvette et effectuent des mesures d’explosimétrie toutes les 2 h. L’exploitant informe le maire des communes voisines du risque de nuisances olfactives et prévient la préfecture et l’inspection des installations classées. Le POI est levé à 19h24 après la mise en place d’un dispositif matériel et humain de surveillance et une seconde information des maires et des autorités est réalisée à 19h30.

L’exploitant estime à 10 m³ la quantité d’hydrocarbures écoulée dans la cuvette qui contenait également de l’eau de pluie.

Le réservoir maintenu plein, les 2 joints sont démontés puis le joint secondaire est repositionné dans son guide. Les opérations de vidange, dégazage et nettoyage du bac préalables à l’inspection et au remontage des 2 joints débutent le 20 février. Les dommages matériels au toit du bac sont estimés à 100 000 euros et le nettoyage à 12 000 euros. Un contrôle de l’intégrité du bac et un renforcement du suivi des eaux souterraines est engagé après détection d’une forte épaisseur d’hydrocarbures surnageant au niveau des piézomètres implantés autour de la cuvette de rétention.

Le débordement du bac est dû à une défaillance de la jauge de niveau (décalage de 4 m), défaillance connue depuis le 10/01 mais non corrigée, ainsi qu’au non respect de la procédure imposant l’arrêt des pompes en cas de déclenchement de l’alarme niveau haut.

L’inspection des installations classées constate les faits.