Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 21 h au niveau d’une cuve d’électrolyse à l’arrêt dans une installation de valorisation des déchets à forte teneur en zinc de 2 700 m². Suite au déclenchement d’une alarme en salle de supervision, un opérateur se rend dans l’atelier et constate un début d’incendie avec des flammes jaunes en partie basse de la cuve. Les moyens à disposition (extincteurs) ne permettent pas de maitriser le feu et l’incendie se propage aux autres équipements par les canalisations, cuves, gaines et chemins de câbles. Les secours sont alertés. Le personnel et les habitations proches sont évacués. Une cuve de soude de 4 000 l explose sous l’effet de la chaleur et les projections blessent 2 pompiers ; 1 autre se blesse à la cheville. Plusieurs bouteilles de GPL de 13 kg utilisées pour l’alimentation des chariots de manutention explosent également. Les secours rencontrent des difficultés d’approvisionnement en eau et la structure métallique du bâtiment rend difficile la progression des pompiers. Les eaux d’extinction sont confinées dans les rétentions. Les secours maîtrisent l’incendie vers 3 h avec 8 lances dont 1 à mousse, du sable et de la poudre ; ils dégarnissent la toiture de la partie administrative et déblaient les lieux. Les pompiers mesurent les polluants dans l’air mais ne relèvent pas d’anomalies. Un élu et le sous-préfet se rendent sur place. La toiture du bâtiment est effondrée et l’outil de production est détruit. La circulation a été interrompue pendant 5 h.

Les services de l’inspections des installations classées, avertis quatre jours après, se rendent sur place et demandent un traitement rapide des déchets liquides et solides. Les boues d’hydroxydes et les bains usés seront éliminés en décharge et les eaux d’extinction seront pompées et éliminées dans une installation de traitement adaptée ou rejetées en milieu naturel après traitement par une unité mobile. L’exploitant doit également évacuer les 3 cuves de 4 m³ de propane, les bouteilles de gaz présentes et veiller au bon état de la clôture pour éviter les intrusions. Une campagne d’analyse des eaux souterraines doit être effectuée pour déterminer un impact éventuel qui pourrait être dû à des infiltrations causées par des défauts d’étanchéité des rétentions.

L’enquête menée par l’exploitant montre que l’incendie est du l’échauffement de la poudre de zinc par un phénomène d’oxydation, du à la conjonction des dysfonctionnements suivants:

  • défaillance de la pompe de la cuve d’électrolyse, empêchant le pompage de son contenu d’où l’accumulation de zinc en point bas ;
  • bouchage de l’évacuation inférieure de la cuve par de la poudre de zinc imprégnée de soude, en raison de coudes et de rétrécissements de la canalisation qui empêchent tout ramonage mécanique du bouchon ;
  • circulation forcée d’air dans le bouchon, due à l’aspiration du ciel de la cuve de réception située au niveau inférieur;

Cette échauffement n’a pus être maitrisé car le système d’injection d’eau dans la cuve avait été arrêté préventivement pour une intervention, et n’a pas été remis en service par l’opérateurs de l’atelier fuyant le début d’incendie. Il provoque alors l’inflammation de la canalisation bouchée en polypropylène qui se propage, faute de dispositifs coupe-feu, à l’ensemble du site via les autres canalisations en polypropylène des différents ateliers.

L’exploitant met en place les mesures suivantes: écoulement rectiligne vertical de la cuve d’électrolyse vers celle d’évacuation, isolement du local électrolyse et stockage poudre de zinc avec des murs coupe feu 1 h ou 2 h, système coupe feu de la traversée cuves “électrolyse” – cuves “évacuation inférieure” (vanne motorisée à manchon inox), systèmes limitant la propagation du feu dans les canalisations du site (vannes motorisées en position fermée par défaut), stockage des produits inflammables (palettes, cuves et bouteilles de gaz) à l’extérieur du bâtiment principal.