Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication d’armes et de munitions, les opérateurs allument à distance le “cordon” de copeaux d’explosif sur lequel sont positionnés les blocs d’explosif à détruire par brûlage. Après quelques instants, la combustion d’une partie de l’explosif transite en détonation.

La quantité d’explosifs secondaires à brûler était de 48 kg (10 blocs de 1,4 kg d’hexolite + 33 kg de poussières d’usinage d’hexolite + 940 g de copeaux d’hexosil + 300 g de poussières d’usinage de tolite cire d’aluminium), soit presque le double de la masse autorisée en brûlage par la consigne de sécurité.

Aucune conséquence humaine n’est à déplorer car les 2 opérateurs sont à l’abri dans le PC lors du brûlage. La piste de brûlage est détruite, des morceaux de bétons sont projetés à 4 m et 2 cratères (20 cm x 30 cm x 3 cm de profondeur) sont constatés aux endroits où la détonation s’est produite. L’explosion provoque également l’arrachement d’une vitre en polycarbonate sur une porte de bâtiment située à 100 m et la chute d’une grille de luminaire dans un bâtiment situé à 450 m.

Plusieurs hypothèses de transition en détonation sont envisagées:

  • auto-confinement d’explosif fondu qui aurait coulé dans une fissure de l’aire en béton ;
  • auto-confinement des poussières d’hexolite non suffisamment étalées sur la piste de brûlage ;
  • réaction de la poudre d’aluminium de la tolite cire avec l’humidité de la piste de brûlage ;
  • détonation de particules d’explosifs enfermées dans les scories présentes sur la piste.

L’exploitant rappelle aux opérateurs l’importance de la mise à feu depuis l’abri ainsi que du strict respect des consignes et du mode opératoire : le rappel des consignes de sécurité se fera au moins une fois par an. Il informe l’ensemble du personnel ainsi que le CHSCT.

Il effectue une analyse par arbre des causes et met en place les mesures conservatoires suivantes pour pouvoir reprendre les séances de destruction :

  • respect strict de la quantité de 25 kg prévue par l’étude de sécurité et les consignes, en 1 seul cordon d’épaisseur maxi de 4 cm calibré par un outil ;
  • brûlage séparé des explosifs contenant de la poudre métallique ;
  • installation d’un enregistreur vidéo sur la caméra existante. L’objectif est de conserver une vue des étapes de mise en place des produits à détruire, la position précise avant initiation, ainsi que le comportement pendant la destruction ;
  • contrôle par un supérieur hiérarchique avant initiation des explosifs à brûler ;
  • création de « bons de déchet » assortis à chaque contenant (max 25kg) pour une meilleure connaissance des masses d’explosif ;
  • recherche d’un moyen de division des blocs d’explosif à détruire ;
  • mise à jour des consignes de destruction et déchets.