Lors du dépotage d’un camion dans une tuilerie soumise à autorisation, le chauffeur note la présence d’une fuite sur une cuve en vinylester de 60 m3 d’acide chlorhydrique à 33%. Il prévient l’exploitant et procède au rempotage de 20 m3 de fluide dans son véhicule. L’exploitant alerte les pompiers et isole le bassin de collecte des eaux pluviales de 20 000 m3 (alors rempli à 1 000 m3) du milieu naturel (déconnexion des pompes de relevage). La rétention de la cuve présentant aussi un défaut d’étanchéité, l’acide se propage sur la voirie interne du site et s’infiltre par un regard du réseau de collecte.

L’acide arrive dans le bassin de collecte des eaux pluviales qui est constitué par un sol naturellement argileux. Les pompiers tentent d’interrompre la fuite, mais constatent que l’écoulement provient d’une rupture au niveau du fond de la cuve. Celle-ci se vide avec un débit décroissant pendant plusieurs heures. Durant ce temps, des vapeurs d’acide sont présentes au droit de la rétention et du regard de collecte.

Le vent orienté vers le bâtiment de production des tuiles, nécessite l’arrêt de la fabrication pendant 2 h et l’évacuation du personnel. Un rideau d’eau est mis en place par les pompiers pour limiter la propagation des vapeurs d’acide et pour favoriser leur dispersion. Avec la direction du vent et le rideau d’eau, aucun effluent gazeux n’atteint l’extérieur du site. L’acide épandu est confiné dans le bassin de collecte des eaux pluviales.

Le bilan de l’accident fait état d’un pompier brûlé au pied et de 70 000 euros de dommages matériels. Lors d’une visite réalisée le 13/02, l’inspection des installations classées note dans son rapport que la cuve n’était pas prévue dans le dossier initial d’autorisation, mais déclarée (elle relevait à elle seule du régime de la déclaration) et était prise en compte dans le projet de POI. Une fissure de 40 cm présente sous le fond de la cuve est également observée. Le revêtement anti-acide de la rétention s’est en outre révélé inefficace à un endroit.