Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 18h20, un flexible contenant un mélange air / SO3 se rompt dans une usine de fabrication de tensioactifs (détergents/cosmétiques). L’ensemble accidenté consiste en 2 canalisations en amont du réacteur de sulfonation (R2) avec 2 vannes associées et des joints pleins. La canalisation 1 (C1) alimente R2 avec un mélange air + SO3. La canalisation 2 (C2) est un flexible relié à un extracteur qui sert à l’aspiration d’émanations acides résiduelles avant intervention du personnel sur la tête du réacteur. La vanne de la canalisation 2 est fermée et doublée d’un joint plein lorsque R2 est en fonctionnement.

Huit jours avant l’accident, l’équipe de maintenance installe un joint plein sur C1 pour isoler R2 du réacteur 1 sur lequel un alkylat est produit. Le mode opératoire n’est pas suivi entièrement : la vanne de C2 reste ouverte et sans joint plein. De plus, l’état de consignation de R2 est effacé par erreur du tableau de consignes.

Lorsque l’opérateur de sulfonation lance la production sur R2, le mélange air / SO3 introduit par C1 à 261 mbar s’échappe via C2. Sous l’effet de la pression, C2 se rompt et son extrémité heurte et casse une ampoule du réseau incendie, déclenchant un déluge dans tout l’atelier.

Dès l’apparition de fumées dans le bâtiment et le déclenchement du déluge, l’opérateur arrête l’alimentation en soufre (290 kg/h) et dirige le mélange air / SO3 vers la tour d’absorption d’H2SO4. Le responsable de maintenance stoppe le déluge et l’écoulement de SO3 résiduel. Le superviseur de quart actionne par coup de poing l’envoi des eaux de ruissellement (200 m³) vers le bassin évènementiel. Celles-ci seront traitées par une entreprise extérieure. La quantité de SO3 rejetée à l’atmosphère est estimée à 26 kg. Un vent modéré dissipe le nuage toxique. La mairie est informée. Aucune plainte, ni aucune intoxication n’est relevée.

Le responsable sécurité remet le réseau déluge en service. L’unité d’ethoxylation voisine, arrêtée par précaution à 18h25, redémarre à 19h30. Le brûlage du soufre reprend en présence du responsable de l’atelier vers 1 h et la réaction de sulfonation démarre à 3 h.

Les causes de l’incident sont un non respect du bon d’intervention par des erreurs humaines successives et l’effacement du tableau de consignes.

L’analyse à chaud montre des carences de respect des procédures d’exploitation, constaté par l’inspection des IC lors d’une inspection le 14/04/07. L’exploitant édite une procédure de consignation du réacteur avec émargement des intervenants et l’affiche dans le tableau des consignes en salle de contrôle. Il intègrera, dans le tableau de commande du réacteur, un pavé rouge clignotant signalant “réacteur en sécurité”, activé et désactivé par la maintenance avant et après la consignation. Le personnel de la sulfonation et de la maintenance sera sensibilisé sur le maintien des consignes sur le tableau correspondant avant leur réalisation.