Pollution
Humain
Environnement
Economique

A la fin du déchargement d’un navire dans un dépôt pétrolier, l’agent de surveillance de quai constate un suintement sous la canalisation d’essence (DN 273 ; Pression 10 bar) reliant l’appontement au dépôt. Il met en place un récipient pour récupérer les égouttures, alerte le responsable d’exploitation qui informe le chef du dépôt. Moins de 5 l d’essence se seraient écoulés au sol. Le chef de dépôt constate la fuite puis décide de mettre la canalisation en eau. Il avertit sa hiérarchie et l’inspection des IC qui, sur place le lendemain, note de nombreuses et importantes zones de corrosion, notamment à proximité de chacun des supports le long de la canalisation. La pression dans la canalisation étant faible pendant le rejet, l’impact sur le sol est négligeable.

Le revêtement d’origine de la tuyauterie n’est pas adapté à l’action corrosive de l’air marin, de la température, de l’humidité relative élevée, ainsi que des frottements et des égouttures des amarres des navires. Par ailleurs, selon l’exploitant, le planning d’entretien des canalisations a été élaboré à la suite des remarques de l’organisme spécialisé qui a réalisé les contrôles d’épaisseur en 2007 et indiqué que la corrosion relevée était acceptables au vu des conditions opératoires de 10 bar. La remise en état globale était en cours, mais la fuite s’est produite avant que ce plan d’actions ne soit complètement réalisé.

Le lendemain, un expert de la société inspecte la canalisation ; ses observations contribuent à définir des conditions d’exploitation en mode dégradé pour les déchargements à venir. Les 3 autres canalisations qui relient le dépôt à l’appontement sont contrôlées quelques jours plus tard (mesures d’épaisseur au niveau des zones de corrosion externes et internes détectées lors de l’inspection de 2007 par l’organisme spécialisé). Un planning de travaux est élaboré en fonction de ces mesures : réparations sur les canalisations et les supports, mise en place de colliers sur les zones sensibles, essais de résistance, remplacements de tronçons, déposes du revêtement bitumineux, rechargements par soudage des zones de corrosion externes des parties aériennes, protection spécifique sous les amarres, décaissement du sol sous les canalisations le long des berges… L’exploitant décide de réduire la pression dans la canalisation incriminée à 3 bar maximum et de renforcer les mesures de surveillance tant que les conditions normales d’exploitation ne sont pas rétablies. Les procédures d’exploitation sont modifiées en ce sens.