Dans une boulangerie industrielle, un feu se déclare à 11h55 sur un camion dépotant de la farine vers un silo. Le responsable technique arrête ses installations de chauffage au gaz et de réfrigération à l’ammoniac, puis alerte les secours. L’incendie se propage à la citerne mobile qui explose à 12h15, jetant au sol le chauffeur du camion et 2 employés jusqu’à 10 m de distance. Des débris projetés transpercent la porte du compartiment S2. 20 employés sont évacués. Les flammes lèchent le silo en aluminium (aucun dommage visible, léger noircissement). Les pompiers maîtrisent les flammes en 30 min avec 3 lances. Ils vérifient la salle des machines, les évents du silo et la concentration en CO dans les locaux à l’arrière du silo sans détecter d’anomalie. L’ensemble routier et le silo sont refroidis jusqu’à 15 h, puis le camion est éloigné vers 16h30. Le site reprend ses activités vers 17 h avec surveillance en production au niveau des pétrins de la qualité de la farine (couleur, odeur). A partir de 18 h, l’exploitant vidange le compartiment S2 qui a été le plus exposé au rayonnement thermique et dont la température est revenue à la normale. Impropres à la consommation humaine, les 24 t de farine évacuées seront dirigées vers l’alimentation animale. Le compartiment S3 est également vidangé (33 t de farine). Les pompiers surveillent le site durant la nuit, puis quittent les lieux au matin. Pris de malaise suite au choc émotionnel, 2 employés présents dans les bureaux lors de l’explosion sont pris en charge par les secours et le médecin du travail. 2 des 3 blessés sont gardés en observation à l’hôpital pour 48 h. Aucun chômage technique n’est envisagé.

L’Inspection des IC est prévenue par les services de secours publics. D’après l’exploitant, un court-circuit sur la pompe à huile hydraulique permettant de lever le vérin de la citerne serait à l’origine d’étincelles qui auraient initié un feu d’huile, de plastique et/ou de flexibles hydrauliques. Du fait des pertes hydrauliques, la citerne se rabaisse, assez rapidement selon les témoins, et son chargement est d’autant plus exposé à la chaleur. Déjà sous pression pour le dépotage, sa pression interne augmente jusqu’à ce qu’elle éclate (3 trous aux endroits chauffés par l’incendie dont un de 80 cm de diamètre). La farine expulsée s’enflamme formant une boule de feu. La personne chargée d’évacuer ses collègues en remplacement du chef d’équipe qui est blessé oublie de prendre le planning ; le double présent dans les bureaux a été nécessaire pour compter les personnes. L’exploitant prend en compte l’accompagnement psychologique des employés et prévoit de revoir les exercices d’évacuation : rappel du rôle de chacun au point de rassemblement, révision du PPI et formation du personnel. Les procédures de dépotage (positionnement, périmètre de sécurité, moyens d’extinction…) et les modalités d’intervention en cas d’incendie de véhicule sont également revues.