Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine fabriquant du biocarburant par valorisation de sous-produits de process en alimentation animale, un incendie se déclare à 23h20 sur un refroidisseur de granulés en aval d’une presse. Les opérateurs déclenchent l’arrêt d’urgence de l’unité et la mise en sécurité du reste de l’usine. La fumée, accrue par la combustion de la peinture du refroidisseur, rend l’accès difficile ; le chef de quart et un opérateur s’équipent d’ARI et noient le refroidisseur avec des lances à incendie. Les pompiers arrivent à 23h50 alors que le feu est éteint car ils ont dû vérifier le n° de téléphone qui était masqué. Un des ouvriers est légèrement blessé, les câbles entre les refroidisseurs et de nombreux éléments d’instrumentation sont détruits. Les 4 t de drèches de blé présentes dans le refroidisseur sinistré sont colmatées et les installations ne pourront être remises en service qu’après de longues opérations de vidange et de nettoyage. Aucun autre équipement n’a été endommagé.

Dans les heures précédant le sinistre, la presse qui alimentait le refroidisseur a subi 3 bourrages provoquant une élévation de la température à 100 °C, contre 90°C normalement. La vanne de bypass de la presse qui envoie les farines dans le refroidisseur pendant les opérations de débourrage, mise en service, se serait bloquée. Le capteur situé en sortie de l’extracteur d’air du sécheur n’est pas alerté. Par ailleurs, l’accès à la vanne d’injection de vapeur pour le refroidisseur n’était pas accessible car trop près du feu. L’exploitant propose 3 hypothèses pour expliquer l’incendie : envoi de farine sur des granulés très chauds provoquant l’autoinflammation de la farine, envoi de braises dans le refoidisseur pendant une opération de débourrage de la presse ou envoi de granulés très chauds et autoinflammation.

Les installations, excepté le refroidisseur sinistré qui sera inopérant plusieurs mois, sont remises en service après remplacement du chemin de câbles, suppression de la possibilité d’ouvrir la porte de la presse si la trappe d’alimentation du refroidisseur n’est pas fermée, platinage du bypass de la presse, arrêt d’alimentation de la presse si la température d’alimentation dépasse 100 °C (signe de bourrage). L’exploitant réalise une analyse des risques par la méthode HAZOP qui indique que la seule source éventuelle de braises se trouve au niveau de la presse à granulés. Il planifie des mesures de prévention et de protection organisationnelles et techniques : plus de contrôles et de surveillance, graissage de la presse, alarmes, étude pour supprimer le bypass alimentation farine, mesure de température dans le refroidisseur, commande d’injection de vapeur à distance, étouffement automatique à la vapeur…

L’Inspection des Installations Classées constate par ailleurs que les ateliers sont très empoussiérés et que les eaux de lavage des installations s’écoulent difficilement vers le réseau des eaux usées ; l’exploitant fait compléter la zone d’enrobé en conséquence.