Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit dans le ciel gazeux d’une cuve de stockage d’effluents aqueux aluminiques issus des unités de production d’une usine chimique. Le bilan fait état de 2 employés blessés : l’un est brûlé au niveau des chevilles, l’autre, plus légèrement, au niveau des cheveux et des oreilles.

L’accident se produit alors qu’un camion-citerne, destiné à évacuer une partie des 60 m­³ d’effluents présents dans la cuve initialement pleine, termine son chargement. Le chef d’atelier de l’unité se trouve alors sur la cuve, pour nettoyer à l’aide d’une pissette d’eau distillée l’indicateur de niveau (type bilame) du stockage, qu’il avait remarqué défaillant au cours du transfert ; en effet, la vanne pneumatique autorisant l’arrivée des eaux en provenance des ateliers de production, asservie à l’indicateur de niveau de la cuve, ne s’était pas rouverte malgré le déchargement d’une partie des effluents.

Le flash se produit à l’intérieur de la cuve, au moment où l’opérateur de chargement s’approche de la vanne de transfert pour la fermer et où le chef d’atelier retire le bilame. Le trou d’homme du stockage s’ouvre alors, laissant échapper des flammes et de la fumée.

Les effluents aluminiques en cause sont composés à 90 % d’eau, 4 % de sels de sodium, d’ions aluminiques, de toluène et de benzène malgré la présence de dispositifs en amont destinés à retenir ces solvants (décantation pour le toluène et distillation pour le benzène). Ces derniers sont probablement à l’origine de la formation d’une atmosphère explosive (ATEX) dans le ciel gazeux de la cuve, provoquant l’explosion. La source d’ignition n’est pas clairement établie (non-consignation électrique, dévissage du bilame…)

La méconnaissance du risque ATEX lié à ce stockage malgré la présence de solvants dans les procédés amont et l’intervention inadaptée du chef d’atelier (absence de bon de travaux, non-consignation de l’équipement, non-intervention du personnel de maintenance…) sont à l’origine de l’accident.

Différentes mesures sont prises pour diminuer la probabilité de renouvellement d’un tel accident :

  • mise sous azote des cuves de stockage lors de leur chargement ou déchargement,
  • révision de la procédure d’utilisation de bons de travaux,
  • recherche d’un système de contrôle de niveau haut ne présentant pas de risque de mise en défaut du fait de l’aspect physicochimique des produits stockés,
  • réalisation d’un affichage rappelant l’interdiction de travaux de maintenance sur du matériel en cours d’utilisation sans bon de travaux ou autorisation.