Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 17h, des teneurs élevées en hydrocarbures sont relevées sur le site d’une usine chimique. Des mesures de protection des personnels sont prises, une partie de la circulation routière du site est interrompue et l’entreprise voisine alertée. En parallèle, les capteurs du réseau local de surveillance de la qualité de l’air enregistrent une élévation de la concentration en benzène aux stations de mesure de l’Hôpital (jusqu’à 1 081 µg/m³).

A 18h18, la cause des émissions est identifiée : un dysfonctionnement du dispositif de chauffage d’un bac de stockage contenant 205 t benzène (capacité : 1 930 t) a entraîné la montée en température et l’ébullition du produit suivies d’émission à l’atmosphère par la soupape de sécurité du bac. L’isolement du dispositif stoppe les émissions, les mesures de confinement sont levées à 20 h et l’exploitant diffuse un communiqué de presse et estime que 4,4 t de benzène ont ainsi été rejetées à l’atmosphère en 7,5 h.

La surchauffe du benzène est due à une défaillance du capteur de température pilotant directement la vanne d’alimentation en vapeur du circuit de chauffage. Les mesures de ce capteur n’étant ni enregistrées ni reportées en salle de commande, le bac est équipé d’une autre mesure indépendante de température qui, elle, est transmise en salle de commande. Les enregistrements des paramètres de surveillance du stockage montrent que les émissions ont débuté vers 11h30 (atteinte d’un palier de température à 76 °C et d’une pression de 18 mbar correspondant au tarage de la soupape). Elles révèlent également que la température du benzène dans le bac dépassait 40 °C depuis plusieurs jours. L’alarme sonore de température haute du bac, réglée à 40 °C, avait probablement été acquittée sans réglage d’un nouveau seuil d’alarme.

L’inspection des IC constate que le rejet n’a été détecté que par le biais des enregistrements de concentration de benzène dans l’air et non par la prise en compte des paramètres de suivi du réservoir pourtant alarmés pour certains depuis plusieurs heures en salle de contrôle. Elle relève également l’absence de procédure ou d’instruction définissant les seuils d’alarme des différentes paramètres d’exploitation du réservoir et des actions à engager lors de dérive.

Plusieurs actions correctives sont mises en place : installation d’une alarme sur le capteur de pression des réservoirs similaires, reconfiguration de l’alarme de température haute pour la rendre inaccessible aux opérateurs, remplacement de la vanne de régulation de vapeur d’un débit de 4 t/h à 4 bar par une vanne d’un débit maximum de 250 kg/h mieux adaptée au besoin de réchauffage pour maintenir le bac à 15 °C…