Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de pâtes alimentaires, un échauffement se produit dans une cellule de 350 m³ contenant 200 t de pellets de son durant un week-end. Plusieurs sondes affichent des températures supérieures à 100 °C. Les produits agglomérés à minima en bas du silo forment une voûte à la base du cône qui empêche l’évacuation de la matière. Une vingtaine de jours plus tôt, l’exploitant a constaté un blocage des pellets. Une tentative de décolmatage à l’air comprimé a eu lieu 10 jours avant l’incendie, avec une société spécialisée. Un constat d’échauffement avait stoppé ces travaux qui avait repris sous inertage.

Le lundi matin après l’échauffement, l’exploitant informe le service d’inspection, qui se rend sur place le jour même. Les pompiers sont à leur tour appelés. Après des mesures de CO et de gaz combustible (en équivalent hexane) ils mettent en place un tapis de mousse à haut foisonnement en tête de cellule, puis vers 20 h, de l’azote est injectée. L’exploitant fait appel à une société spécialisée dans le forage en silo pour percer le bouchon empêchant l’évacuation des produits. Après inertage, on observe une légère baisse de température sur les capteurs, et la présence de 1 à 10 % d’oxygène, selon la pression d’azote injectée. Le lendemain, l’entreprise spécialisée fore l’intégralité de la matière, puis installe un fléau en haut de cellule pour évacuer la matière de manière gravitaire. Durant cette phase, un périmètre de sécurité de 20 m est mis en place autour de la cellule en raison du risque d’effondrement de celle-ci. 12 jours après le début des opérations de vidange, seulement 80 t ont pu être évacués.

Plus de 1 000 m³ d’azote ont été injectés pour permettre l’évacuation totale des pellets et 200 t de produits ont été éliminés. Le coût de l’accident est estimé à 100 000 €.

L’auto-échauffement à l’origine de cette combustion réside dans la durée de séjour importante des sous-produits stockés dans le silo (supérieur à 15 jours) alors qu’il ait annoncé dans l’étude de danger 2 à 3 jours. A cela s’ajoute une humidité importante du produit. Des traces de moisissures étaient visibles en début d’intervention à la surface du tas. Aucun contrôle de température et d’humidité n’a été fait sur les pellets avant leur mise en silo. Aucun suivi du taux d’humidité des produits n’est réalisé.