Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de produits agrochimiques située sur une plateforme multi-exploitants, le 11/06, une fuite apparaît sur la garniture de l’agitateur alors qu’une réaction faisant intervenir du Cl2 est en cours dans un réacteur. Dès 10 h, bien que la réaction ne soit pas terminée, le contenu (35 °C) est transféré dans une cuve tampon pour le réparer. La capacité tampon est tracée électriquement (résistance extérieure) pour maintenir le mélange réactionnel jusqu’à 70 °C. Le 12/06, vers 3h45, une odeur de vinaigre est perçue près du tampon. Les opérateurs remarquent alors la présence d’une fuite sur le trou d’homme et notent que la pression est de 4 bar. L’astreinte technique est contactée. A 4h15, la soupape tarée à 4,2 bar s’ouvre sous l’effet de la pression et laisse échapper des gaz qui forment un nuage au-dessus de 2 bâtiments. Le nuage est stationnaire en raison de l’absence de vent. Le dôme de la cuve arrosé, la pression interne, donc les rejets, diminuent. Le traçage électrique est arrêté : la température extérieure du réservoir est alors de 53 °C. A 4h50, la zone autour des 2 bâtiments est balisée pour en limiter l’accès. Le POI de la plate forme est déclenché à 6h25, la fuite n’étant pas stoppée avant l’arrivée du personnel à 6h45. Les services de secours extérieurs sont alertés, le personnel de nettoyage évacué et l’accès à la plate forme limité au personnel indispensable à la gestion de la crise et au maintien en sécurité des autres établissements. Les livraisons sont arrêtées. Les émanations perdurant, les intermédiaires réactionnels contenus dans la cuve tampon (sulfocyanure de potassium, sulfochlorure de potassium, acide acétique, H2O, HCl, CO2) est transféré à 45 °C vers le réacteur. La masse réactionnelle est noyée dans de l’eau afin de la refroidir et la garniture de l’agitateur arrosée. A 10h30, le POI est levé, les livraisons reprennent. Le contenu du réacteur est détruit ultérieurement. Le refroidissement engagé dès 4h15 n’a abaissé que la température de la phase gazeuse et non celle du mélange réactionnel. Le traçage électrique aurait porté les 7 t de liquide, de 35 °C à 45 °C, en 17 h. Il est impossible que l’augmentation de pression soit liée à l’ébullition de l’acide acétique (118 °C). Cette montée en température aurait donc provoqué la vaporisation des gaz dissous : acide acétique, HCl et CO2 auraient été ainsi émis. La reprise de cette réaction en semi-batch n’est pas envisagée.