Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 16h39, dans une usine de production de polypropylène, un flexible de transfert d’alkylaluminium (chlorure de diéthylaluminium) se rompt au niveau d’un stockage de 1 400 l. L’alkyl s’écoule sur le sol. Ce produit, qui s’enflamme au contact de l’air, prend feu, provoquant un incendie dans le box du bunker ainsi qu’un bruit important (explosion au contact de l’eau). Un salarié qui supervisait l’opération, alerté par des bruits suspects, se met à l’abri. Choqué par l’onde acoustique, il est brièvement hospitalisé. Conformément aux procédures et équipements prévus par l’exploitant, le liquide enflammé est dirigé par des rigoles vers une fosse de rétention déportée permettant aux pompiers du site d’étouffer l’incendie en le couvrant de sables inertes disponibles à côté de la fosse. La cuve est rapidement isolée grâce à un dispositif de fermeture automatique des vannes en cas de chaleur excessive. L’incident est clos 13 min après la rupture du flexible. Cependant, l’important flux thermique a provoqué la combustion du toit en matériaux plastiques, produisant des fumées sombres visibles à l’extérieur de l’usine. La quantité d’alkyl relâchée est estimée à 481 l. Des mesures sont prises telles que le changement des flexibles (dimensionnés à 40 bar, conditionnés étanches et éprouvés sans eau), la mesure d’absence d’humidité dans les flexibles et l’utilisation de flexibles métalliques de taille plus adaptée pour réduire les points bas et les longueurs inutiles.

La veille, le flexible avait été raccordé aux installations suivant la procédure habituelle (balayage à l’azote avec plusieurs chasses). L’étanchéité avait été vérifiée. Après fermeture des vannes, l’installation était prête à être utilisée. La nature de la rupture indique une surpression importante. La présence d’eau résiduelle et la cinétique d’oxydation très rapide de l’alkyl par de l’eau explique l’éclatement du flexible. L’origine de la présence d’eau peut être multiple : résidus de l’épreuve hydraulique réalisée par le fournisseur, pollution lors du transport, condensation lors du stockage. L’exploitant envisage de nouvelles mesures de protection et de prévention : installer des tuyauteries limitant à 1 m la longueur des flexibles, et des vannes de sectionnement permettant l’isolation du conteneur, déporter les panoplies à manipuler en dehors des box, installer une commande d’arrêt d’urgence déportée des box, étudier la fermeture des fenêtres entre box et réservoirs.