Pollution
Humain
Environnement
Economique

Entre le 26/12/2005 et le 01/01/2006, 8 cas groupés de légionellose sont recensés à Rennes.

Dès le 03/01, l’inspection des installations classées (IIC) demande aux 25 exploitants de 40 tours aéroréfrigérantes (TAR) humides recensées dans l’agglomération rennaise de fournir leurs derniers résultats d’analyses en légionelles du dernier trimestre 2005. Ces résultats d’autosurveillance identifient 2 établissements pour lesquels la maîtrise du risque légionelle a été insuffisante.

Tout d’abord, la présence d’une flore interférente révélée par une analyse du 14/12 conduit une entreprise à arrêter son installation pendant 2 j pour vidanger, nettoyer et désinfecter sa TAR. Les résultats des prélèvements effectués après ces opérations valident l’efficacité de la désinfection.

Deuxièmement, une société de logistique informe l’IIC qu’un prélèvement en date du 22/12 révèle une concentration en légionelles de 50 000 UFC/l dans l’installation “petite tour”. La société sous-traitante en charge du traitement de l’eau précise dans un rapport d’incident qu’un dysfonctionnement a été constaté le 22/12 sur les pompes doseuses assurant l’injection des produits de nettoyage et de désinfection. Ce document évoque l’hypothèse d’une coupure de courant à l’origine du dysfonctionnement. L’exploitant de l’entrepôt de logistique informe l’IIC du nettoyage, de la désinfection de la TAR effectués le 03/01 et de la réalisation de 2 nouveaux prélèvements validant l’efficacité de la désinfection.

Des prélèvements actualisant les derniers résultats d’autosurveillance sont effectués du 5 au 12 janvier 2006 pour 12 établissements, pour lesquels les derniers effectués étaient antérieurs au 15/12. Ils mettent en évidence la contamination d’une TAR localisée au nord-est de l’agglomération avec un prélèvement réalisé 05/01 présentant une teneur de 80 000 UFC/l. L’exploitant met en œuvre un nettoyage et une désinfection et valide par un prélèvement l’efficacité de ces mesures.

Enfin, après mise en demeure, une autre entreprise réalise des analyses qui révèlent des concentrations en légionelles inférieures à 500 UFC/l le 06/01.

Un arrêté préfectoral de mesures d’urgence est signé le 20/01 pour imposer la mise en œuvre des mesures correctives préconisées dans les rapports d’analyses des risques et augmenter la fréquence des prélèvements et analyses en légionelles (tous les 10 jours au lieu de mensuelle).

La souche environnementale identifiée au niveau de la TAR de la société logistique est identique à la souche clinique isolée sur l’un des malades. Il s’agit de la souche « Rennes » identifiée lors de la survenue en 2000 d’un précédent épisode épidémique à Rennes. Cette souche n’avait été identifiée chez aucun autre malade ni dans aucun autre prélèvement environnemental depuis cette dernière épidémie. Les éléments collectés lors des investigations épidémiologiques et environnementales n’ont pas permis d’imputer avec certitude l’ensemble des cas signalés à une source environnementale unique du fait de l’isolement d’une souche chez un seul patient.

Le foyer épidémique est de faible dimension par comparaison à l’épidémie de 2000 à Rennes (22 cas). Le faible nombre de cas peut être rapproché de la rapidité des signalements et de la mise en œuvre des investigations épidémiologiques et environnementales.

Cependant, l’épisode de 2005-2006 est relativement sévère puisqu’il est associé à la survenue de deux décès en cours d’hospitalisation (même si le lien avec la légionellose n’est pas formellement établi pour l’un d’entre eux). La gravité de cet épisode est à rapprocher de l’âge avancé des cas (6 âgés de plus de 80 ans ; âge médian de 82,5 ans ; personnes décédées âgées de 74 et 81 ans).