Dans l’atelier de sulfate d’alumine d’une usine chimique, une chargeuse se cabre et bascule sur la droite alors qu’elle effectuait un déplacement en rotation, godet chargé en sulfate d’aluminium hydraté levé. Le conducteur heurte violemment une commande de la main et saute de l’engin, il souffrira d’une fracture du scaphoïde. L’inadaptation de la chargeuse au produit manutentionné serait à l’origine de l’accident. La chargeuse est un engin d’occasion en bon état, provenant d’un atelier similaire. Elle avait été contrôlée par un organisme agréé avant mise en service, mais seulement en statique et par rapport aux spécifications d’origine fournies par le constructeur. Aucun essai en charge n’avait été réalisé. S’agissant d’un matériel d’occasion, la procédure d’achat d’un équipement neuf, impliquant une formalisation des spécifications techniques, n’avait pas été mise en oeuvre. Le fait que le produit manutentionné auparavant ne soit pas le même et notamment qu’il ait une densité nettement plus faible n’avait pas été identifié. L’enseignement tiré de cet accident concerne le contrôle des équipements d’occasion lors de l’achat : ils devront systématiquement subir les même tests que les équipements neufs, en fonction des conditions d’exploitation prévues. Les engins de manutention doivent par ailleurs faire l’objet d’essais à la fois en statique et en dynamique. Enfin, la formation des opérateurs à l’emploi spécifique de nouveaux engins reste primordiale.