Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors de la destruction de tubes éclateurs, une dénotation inattendue se produit sur le champ de tirs d’une usine de fabrication de munitions, de distribution d’explosifs industriels et de démilitarisation de matières et objets explosibles. Les tubes éclateurs (110 g de tétritol dans un tube à paroi mince d’acier) sont disposés par paquets de 30 espacés de 40 cm sur 2 lignes de 20 m. Chaque tas est relié par une traînée de poudre propulsive. La préparation de ce matériel dure 2 h et se tient sur le champ B, terrain nu, plat, bétonné (30*20 m), ceinturé par des merlons de 4 m de haut. Les 2 employés effectuant le grillage des douilles ont 15 ans d’expérience dans une unité spécialisée dans la mise en sécurité et la neutralisation d’armes et de munitions sur des sites pollués. Vers 16h45, une détonation ressentie près du site survient peu de temps après la mise à feu. L’alerte est déclenchée, un périmètre de sécurité mis en place autour du champ B est maintenu jusqu’à la fin du grillage à 17h30. Le lendemain, on note la déformation (cratérisation) sur 6 m de long et 60 cm de large du béton du champ B. Cette largeur diminue dans le sens de propagation de l’onde de choc, la détonation n’étant pas transmise sur toute la longueur de la ligne : 15 kg de tubes éclateurs détonés et 10 kg déflagrés. De légers dégâts matériels sont constatés : décrochage d’un luminaire dans le bâtiment B41, chute d’un élément de toiture du bâtiment I22 en cours de rénovation mais aucune projection hors du champ. L’artificier habilité reconnait avoir commis une erreur en positionnant les tas à 40 cm et non à 80 cm minimum comme le prévoit la prescription pour cette opération. La poudre propulsive semble avoir eu une combustion plus énergétique qu’habituellement : l’inflammation plus rapide des tas contigus aurait pu augmenter leur sensibilité à la détonation. Cet accident montre que le sol béton, en place depuis quelques mois, génère des éclats en cas de détonation et impose de corriger la distance de non transmission. Des mesures curatives sont mises en place : disposition systématique des tas à l’aide de pige, contrôle par l’artificier suivi de la validation de la mise en place de l’explosif avant la mise à feu par un responsable de démilitarisation. Les mesures préventives prévoient de modifier la distance et les consignes de sécurité pour prendre en compte les nouvelles pratiques.