Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans le cadre de l’analyse annuelle obligatoire de ses rejets atmosphériques, l’exploitant d’une UIOM dispose le 8/10/04 d’analyses d’échantillons du mois d’août : forts dépassements en CO (312 et 664 mg/m³ – seuil 100 mg/m³) sur les 2 lignes (l1 et l2) et en HCl sur l2 (571 mg/m³ – seuil 50 mg/m³), valeurs élevées en dioxines (29 et 221 ng/m³) sur l1 et l2. Informée le 8/11, la DRIRE propose une mise en demeure pour respecter les seuils réglementaires et une surveillance mensuelle au lieu d’annuelle (arrêtés de janvier 2005) : suivis des rejets atmosphériques et de l’impact des dioxines dans un rayon de 5 km (analyses dans le lait d’élevages voisins, retombées atmosphériques). Le 21/01, la DRIRE dispose des contre-analyses des rejets réalisées en décembre : aucun dépassement sur l1, forts dépassements en CO et HCl (513 et 183 mg/m³) sur l2, teneurs en dioxines très fortes sur les 2 lignes (21 et 308 ng/m³). Elle demande le jour même l’arrêt de la l2 (effectif le 24/01) et une suspension de cette ligne (arrêté du 16/03 après avis du CDH). Le 23/02, les analyses de prélèvements réalisés en janvier confirment le dysfonctionnement de la l2 et la nécessité de son arrêt : valeurs en CO (1 875 mg/m³) et dioxines (680 ng/m³) supérieures aux précédentes. La surveillance renforcée des rejets atmosphériques montre un retour à un fonctionnement normal de la l1. La surveillance est élargie par précaution et orientée vers la sécurité alimentaire : dioxines dosées dans les sols, végétaux, oeufs, légumes, herbe de pâture, ensilages. De l’avis des experts (AFSSA, INVS), l’ensemble des résultats ne met pas en évidence de contamination anormale des différents milieux et de risque potentiel sur la santé des populations riveraines : notamment taux en dioxines dans les collecteurs de précipitation faibles par rapport aux valeurs usuelles, teneurs dans le lait conformes aux normes sanitaires (3 pg I-TEQ/g de matière grasse, valeur au-delà de laquelle le lait est retiré de la vente), concentrations élevées dans les oeufs d’élevages familiaux imputables après enquête de terrain aux pratiques locales. Selon l’exploitant, un niveau de préparation insuffisant des déchets (formation de “paquets”, accumulation de fils de fers) expliquerait la mauvaise combustion (formation de CO et dioxines). Le lit fluidisé se serait progressivement dégradé. Le dysfonctionnement du traitement des fumées au lait de chaux expliquerait les teneurs en HCl.

Des travaux de mise en conformité et d’optimisation des deux fours d’incinération ont été mis en oeuvre. L’usine est redémarrée trois ans plus tard (janvier 2008) et les mesures de rejets polluants sont conformes aux normes réglementaires.