Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication d’insecticides, entre 50 l selon l’exploitant et 250 à 500 l selon les secours, de chlorpyriphos-éthyl (Xn) solubilisé dans des hydrocarbures s’écoulent d’un réservoir de stockage de 34 m³ utilisé comme capacité tampon avant conditionnement de l’insecticide en fûts de 200 l. Situé à quelques mètres du bâtiment de production, le réservoir est connecté par le biais d’un tampon ouvert en permanence en son sommet à une canalisation aérienne en inox. L’installation est dépourvue de capteurs de mesure de niveau, un opérateur étant chargé de surveiller les remplissages et transferts de la solution. Lors de l’accident, celle-ci déborde par le tampon et se déverse dans la cuvette de rétention en mauvais état : rétention percée (trou de 2 cm), revêtement en béton dégradé. La substance qui s’échappe de la rétention suinte à travers un muret également en mauvais état séparant l’établissement d’une société voisine puis s’écoule jusqu’à un fossé de collecte des eaux pluviales et dans un caniveau souterrain proche de la rétention qui se déverse dans un ruisseau 50 m plus loin. Des poissons seront retrouvés morts dans le canal et à l’embouchure du port de pêche, des oiseaux sont menacés. Des prélèvements effectués à partir de 3 piézomètres implantés sur site confirment la présence d’irisations. Un barrage flottant est mis en place à l’embouchure du port et une baudruche obture la canalisation. Du charbon actif sera déversé au niveau des barrages le lendemain et un bouchon sera placé sur la canalisation 4 jours plus tard. La production est arrêtée, la cuve incriminée est vidée dans des fûts. Des produits absorbants sont épandus dans la zone polluée. Le chef d’exploitation reconnaîtra avoir neutralisé à la soude 50 l d’insecticide ayant débordé le matin même. Le directeur et l’inspecteur des IC découvriront ensemble la pollution vers 19 h. La lentille formée au-dessus des limons argileux protégeant la nappe souterraine sous la rétention relarguera la substance durant plusieurs jours. Un arrêté préfectoral de prescriptions d’urgence est signé le 11/12, un second précise les modalités du redémarrage, ainsi que des mesures de prévention et de surveillance de l’environnement. Plusieurs sociétés extérieures sont chargées de dépolluer les lieux : pompage, carottages, démantèlement de la cuve et de sa rétention, excavation des terres polluées.