Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 19h30, 5 à 6 explosions de vapeur en moins de 60 s endommagent le four (1 550 °C) d’un établissement revalorisant des déchets industriels par pyrométallurgie. L’accident est dû à un contact brutal eau de refroidissement / métal et laitier en fusion après percement de la paroi latérale du four en raison d’une usure des réfractaires ; 2 à 3 t de métal fondu et 35 t de laitier se répandent dans le bâtiment. Trois employés sont hospitalisés pour des examens auditifs ; l’un d’eux situé à 20 m du lieu de l’explosion présente une lésion d’un tympan mais sans effet irréversible. Des dommages matériels sont observés : vitre de la salle de commande de 17 mm d’épaisseur détruite à 11 m de l’explosion, murs ébranlés mais non effondrés, bris de vitres et petits dommages dans un rayon de 40 m, fusion d’une partie de la goulotte, tuyauteries endommagées… Les installations hors d’usage sont mises en sécurité. L’inspection des installations classées effectue une enquête. Une expertise évalue le terme source de l’explosion à 200 g de TNT, soit la détente brutale de 55 à 1 bar d’un peu plus de 1 l d’eau à sa température maximale de surchauffe (270 °C). Après percement du four (orifice de 66 cm de long sur 15 cm de haut au-dessus de la zone de coulée), la 1ère explosion résulterait du contact d’une faible quantité d’eau et de matière en fusion vers la zone de coulée. La 2ème ferait suite à l’arrivée de cette matière dans la goulotte de collecte de l’eau de refroidissement du casing du four (film liquide de faible épaisseur dans la goulotte). La 3ème explosion, 10 s après la 1ère et la plus violente selon les témoins, résultant de l’emprisonnement d’eau, accumulée localement, par de la matière en fusion s’écoulant dans les zones d’évacuation de la goulotte (tuyauteries). Les autres explosions de faible ampleur seraient dues à des contacts aléatoires eau / matière fondue. Les réfractaires refaits en janvier 2004 seront expertisés ; une abrasion prématurée après micro-fracturation à la suite d’un défaut de montage ne permettant pas un espace de dilatation suffisant est évoquée. Plusieurs mesures sont prises : renforcement des mesures de température et de leur interprétation pour prévenir un percement du four, limitation des zones potentielles d’accumulation d’eau pour en prévenir le contact avec la matière fondue, rédaction de consignes définissant les actions à réaliser par les opérateurs et à assurer leur protection en situation accidentelle.