Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit sur une chaudière neuve dans une centrale thermique (10 t de vapeur/h). Cette chaudière auxiliaire était destinée à compléter la fourniture de vapeur nécessaire au réchauffage du fioul lourd des stockages et au refroidissement des brûleurs de la tranche 3. C’est une chaudière à tube foyer ondulé et à 3 parcours de fumées. Les gaz de combustion sont dirigés vers l’arrière de la chaudière puis ramenés vers l’avant par les tubes de fumée inférieurs avant d’être renvoyés vers la cheminée située à l’arrière par l’intermédiaire des tubes supérieurs. Elle devait fonctionner au tampon sur le réseau, en parallèle avec une autre chaudière de même type (arrêtée le jour de l’accident) et avec des transformateurs de vapeur fabriquant de la vapeur de soutirage des turboalternateurs. L’accident se produit à la fin des essais de mise en route de la chaudière qui était surveillée par un technicien de la société de fabrication du produit et de 2 techniciens de la chaufferie. Lors de l’accident, une extrémité du tube foyer s’est séparée de la plaque tubulaire en créant une brèche sur la face arrière de la chaudière. L’eau contenue dans la chaudière, sous l’action de la vaporisation instantanée de la vapeur sous pression (13 bar), s’est échappée par cette brèche, propulsant par réaction la chaudière une dizaine de mètres en arrière et provoquant son encastrement dans le décrasseur d’une chaudière de 250 MW. La vapeur s’échappant de la chaudière a traversé la travée de manutention, soufflé le mur de l’atelier mécanique et en se vaporisant partiellement à la pression atmosphérique, a occupé un volume beaucoup plus important, provoquant des brûlures au personnel occupant cet atelier. Le bilan de l’explosion est de 1 mort et de 17 blessés ; tous se trouvaient dans l’atelier de mécanique. Bien que pour certains codes de calcul, les caractéristiques de la chaudière ne soient pas acceptables, cette dernière était néanmoins conforme aux règles du code ISO et de la norme française NFE 32.104.

Des hydrocarbures plus lourds que l’eau à la température de fonctionnement de la chaudière étaient présents dans l’eau d’alimentation. Ils se déposent sur le tube foyer ce qui provoquerait le passage à la vaporisation en film et donc une élévation de la température du métal qui devient supérieur à la température maximale de garantie des caractéristiques de l’acier employé. Il existe en effet des possibilités de pollution du circuit vapeur par du fioul ou cours de son réchauffage : lors de la récupération des condensats de vapeur, il peut être admis dans les bâches qui servent à l’alimentation de la chaudière. Les conditions réelles de fonctionnement au moment de l’explosion n’étant pas connues avec certitude, la conjugaison de la présence de fioul dans l’eau d’alimentation et des caractéristiques limites de calcul fait que l’accident a eu lieu.