Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site chimique, durant un arrêt triennal de l’usine, 2 opérateurs intérimaires d’une entreprise sous-traitante sont gravement brûlés par de l’eau chaude mélangée à de la boue chaulée lors d’une intervention sur un épurateur d’eau usée. L’arrêt de l’épurateur de 78 m³ débute à 2h30. A 3h15, la vanne de 25 mm en pied d’ouvrage et les 2 purges latérales de 25 mm à l’aspiration des pompes de soutirage d’eau épurée sont ouvertes. La vanne guillotine de pied de 100 mm est également ouverte mais avec difficulté. A 3h40, le seuil bas de l’échelle de niveau du réacteur est atteint : 45 m³ sont vidangés.

A 6 h, l’eau s’écoule toujours via la vanne guillotine de 100 mm et de la vapeur s’échappe des valves. A 8 h, plus aucun écoulement n’est visible. A 8h15, les opérateurs cassant un joint sur une 3ème vanne, l’écoulement reprend pendant 10 min. Entre 8h30 et 9h15, un opérateur et le contremaître tentent d’ouvrir le trou d’homme situé en fond d’épurateur. A 9h45, alors que le trou d’homme ne tient plus que par 2 boulons, une grande quantité d’eau et de boue s’y engouffre ; elle atteint l’opérateur et touche par projection un second intervenant à proximité. Le contremaître est indemne. Le colmatage du fond de l’ouvrage est à l’origine de l’accident : depuis plusieurs mois, le vanne de 25 mm n’était plus utilisée pour purger les boues en raison de la difficulté à la manœuvrer et/ou retrouver l’étanchéité après fermeture. Un dépôt important de chaux s’est donc formé dans le corps de vanne et dans la partie inférieure de l’épurateur, sur plusieurs centimètres d’épaisseur, formant un bouchon. Seule une cheminée centrale de petit diamètre est restée libre de passage. Lors des manœuvres pour ouvrir le trou d’homme, ce bouchon de fond s’est rompu et les 30 m³ d’eau restant dans le réacteur et n’ayant pu être purgés se sont déversés par le trou d’homme. Le risque lié à l’eau chaude n’ayant pas été identifié dans le plan de prévention et de protection remis au sous-traitant, les opérateurs ne portaient pas de vêtements adaptés au risque. Pour diminuer la probabilité de renouvellement d’un tel accident, plusieurs actions correctives sont proposées, après commission d’enquête : modification technique pour éviter le bouchage de l’épurateur et permettre la vérification de sa vidange complète, révision de l’organisation des travaux, sensibilisation du personnel sur le matériel défaillant, amélioration de la tenue des opérateurs lors d’intervention sur de l’eau chaude…