Pollution
Humain
Environnement
Economique

Deux fuites liquides avec une émission de chlorure d’hydrogène (HCl) se produisent sur des canalisations lors du redémarrage de l’atelier de tétrachlorure de silicium (SiCl4) d’une usine chimique. Les unités SiCl4 et carbochloration sont arrêtées et le POI de l’établissement est déclenché. Supposant qu’un retour d’eau au contact du SiCl4 est à l’origine du dégagement acide, l’exploitant stoppe les colonnes d’abattage de la station de traitement des gaz. Cette action n’a aucun effet sur les fuites. L’analyse des paramètres de l’unité montre, 3 h plus tard, une baisse anormale du niveau du SiCl4 dans les 2 bacs de stockage : la fermeture d’une vanne sur le circuit de purge du SiCl4 permet la résorption de la fuite. Cette vanne manuelle, restée ouverte est à l’origine de l’accident : le SiCl4 transféré vers la chaudière s’est vaporisé puis re-condensé dans la canalisation ‘gaz pauvres’. L’élévation de la pression dans cette conduite provoque l’ouverture de la vanne de sécurité la reliant à la canalisation ‘gaz riches’ située en dessous. Le poids du liquide dans ces conduites destinées au seul transport de gaz a provoqué leur rupture et les fuites de SiCl4. Le lendemain, l’analyse de l’accident montre que la conduite ‘gaz riches’ contient encore du SiCl4 liquide. Comme cette conduite n’est munie d’aucun système de purge, l’exploitant décide d’éliminer le SiCl4 par vaporisation en injectant de l’azote (N2) pour l’entraîner vers la station de traitement des gaz. Dès le début de l’injection, la fuite de SiCl4 sur la conduite ‘gaz riches’ reprend : pour éviter d’exposer l’opérateur au risque de contact avec le SiCl4, la conduite n’avait pas été réparée. L’injection de N2 aurait ôté un bouchon de silice colmatant la fuite. L’arrêt de l’injection ne la stoppe pas. La mise en place, 3 h après, d’un entonnoir spécialement conçu pour récupérer le produit dans une rétention, mise sous aspiration, permet la purge totale de l’installation. Les 1 300 l de SiCl4 récupérés sont strippés puis pris en charge par une société spécialisée, tout comme les déchets de calorifuge. Plusieurs actions correctives sont réalisées : identification du positionnement de la vanne de purge, renforcement des supports des canalisations, rédaction de modes opératoires pour la vérification des circuits et les contrôles à effectuer avant redémarrage, réorganisation du personnel lors des redémarrages, mise à disposition du matériel de collecte des fuites éventuelles…