Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite de tertiobutylmercaptan (TBM) a lieu sur une canalisation reliant 2 bacs de stockage dans une usine de matières plastiques. Après le transfert de 2 t de TBM du réservoir journalier vers le bac de stockage général, les 2 vannes isolant la ligne de transfert sont fermées. Calorifugée et tracée pour éviter la solidification du TBM à 0 °C, cette ligne de 2 pouces et de 300 m de longueur reste alors en charge (300 g) quelques heures sans aucun mouvement de matière. La dilatation thermique du TBM provoque une montée en pression de la canalisation dépourvue de soupape de sécurité, puis la rupture du joint d’une palette isolant un départ de conduite inutilisé et le déversement de quelques dizaines de litres de TBM sur le sol. Substance non toxique, mais irritante et extrêmement odorante (seuil olfactif de 0,1 ppb), des effluves de TBM sont perçues jusque dans l’agglomération voisine où les pompiers enregistrent de nombreux appels téléphoniques. Le POI de l’établissement est déclenché. L’exploitant limite la fuite en vidangeant partiellement la conduite par gravité dans le bac de stockage journalier et neutralise le TBM déversé avec de l’eau de Javel détruisant ainsi les odeurs. Le joint défaillant est changé. Les causes de l’accident sont analysées et plusieurs actions correctives sont effectuées : mise en place d’une soupape de dilatation thermique sur la conduite, limitation de la température de traçage à 10 °C et, dans l’attente de la réalisation de ces actions, rédaction d’une consigne temporaire de soufflage de la conduite avant son isolement. Dans le cadre du retour d’expérience, une réflexion sur les autres installations du site est menée : intérêt de la mise en place de soupape sur d’autres lignes de transfert, vérification de la prise en compte de la dilatation thermique du TBM dans l’étude de danger d’un nouveau bac de stockage…