Un nuage noir est émis au niveau de la ligne n° 1 de production de polyéthylène d’une usine de matières plastiques de base. Redémarrée le 31 mars après une visite d’inspection décennale de 4 semaines, l’unité avait été de nouveau arrêtée sur incident après 4 jours de production. L’unité redémarre le 5 avril vers 14h20. A 16h49 une surpression au niveau du séparateur moyenne pression de l’unité entraîne l’arrêt d’urgence puis l’ouverture d’un disque de rupture. Un nuage de gaz et de particules noires qui se trouvaient dans le séparateur (soit 310 kg) est émis. Actionnées simultanément par la séquence automatique, les vannes de sécurité du réacteur s’ouvrent pour le décomprimer. L’éthylène émis par les 2 cheminées du réacteur s’enflamme ; les 2 torches formées sont étouffées par injection de vapeur et l’incident est maîtrisé en moins de 10 min par l’équipe d’exploitation en place. Il n’y a aucun dégât matériel. Seul un bruit important (à l’ouverture du disque de rupture, puis lors de l’inflammation de l’éthylène) a inquiété les riverains qui ont alerté les secours extérieurs. A 18h10, l’unité est à l’arrêt, décomprimée et inertée à l’azote. Plusieurs opérations sont ensuite effectuées : dépose sur le réacteur de la vanne de détente pour inspection à l’atelier (présence de polymère de couleur normale à l’entrée de la vanne et de couleur noire à la sortie), dépose sur le séparateur primaire du piège en fond d’appareil pour la purge du polymère résiduel, dépose et remplacement du disque de rupture du séparateur moyenne pression. Tous les contrôles effectués sur les différents organes (joints, sécurités…) ne révèlent aucune anomalie. Les constats réalisés sur la vanne de détente montrent que celle-ci s’est bien ouverte mais a été légèrement ralentie (~1 s) du fait de l’obstruction partielle de l’échappement pneumatique due au nid d’un insecte. La température du gaz en sortie des cheminées étant inférieure à la température d’auto-inflammation de l’éthylène, il est probable que celui-ci a été allumé par les suies incandescentes émises par la cheminée du disque de rupture ou par les gaz résiduels en cas de refroidissement insuffisant. Plusieurs mesures sont prises : protection de la vanne contre l’intrusion d’insectes, enregistrement des paramètres de la vanne en cas de remplacement pendant au moins une semaine, enregistrement de la température avant et après la vanne, fiche de suivi lors de réparation de cette vanne.