Le vendredi vers 18h30 dans une usine de produits chimiques industriels, 500 kg d’acide naphthènique sont déversés dans l’AGOUT via le réseau des eaux pluviales à la suite d’une mauvaise manipulation. L’opérateur qui doit vidanger un conteneur d’eau pluviale dans le réseau, vide par erreur l’un des conteneurs d’acide naphthènique stockés au même endroit. Après avoir ouvert la vanne de ce conteneur, l’opérateur ne surveille pas la vidange, mais quitte les lieux pour poursuivre la préparation des charges nécessaires à une réaction qui doit débuter à la première heure le lundi suivant. L’employé revient sur les lieux 10 min plus tard, se rend compte de son erreur et ferme la vanne de vidange du conteneur ; mais il est trop tard, les 500 kg d’acide naphthènique se sont déjà déversés dans la rivière dont le débit de 60 m³/s (vitesse de 2 à 3 m/s) favorise la dispersion rapide du polluant.

L’acide naphthènique, insoluble et non dangereux pour l’homme, est classé toxique pour l’environnement, notamment pour les organismes aquatiques. Les secours activent un plan de surveillance des eaux dès que l’alerte est donnée. Une première analyse effectuée à 19 h montre un pH en aval du rejet de 6, pour une valeur de 7 en amont. La présence de poissons morts sera constatée à plusieurs kilomètres en aval du rejet, sans que le lien avec l’accident ne soit cependant établi. A la suite de cet accident, des consignes sont modifiées : surveillance de la vidange des conteneurs, rédaction d’une fiche de vérification par une 2ème personne des eaux collectées dans les cuvettes de rétention… Une étude est effectuée pour répartir judicieusement dans l’usine des boutons d’arrêt d’urgence déclenchant la fermeture de vannes de barrage pour isoler les réseaux d’eau du site.