Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le jeudi vers 18h35, un colmatage du bas de la chambre d’un séchoir d’atomisation rarement utilisé et un départ de feu sont observés sur un site chimique. Les flammes commencent à se propager jusqu’à un tamis de séparation des poudres de lignosulfonates avant leur transfert dans un silo de stockage. L’élévation de température en sortie de l’unité déclenche une alarme sonore. Le séchoir est arrêté, la chambre d’atomisation est nettoyée à l’eau et le silo est vidangé. Le séchoir est inspecté, puis redémarre vers 22h50. Le lendemain vers 1h18, une explosion endommage ce même silo de 100 m³ en polyester et fibres de verre appartenant à un groupe de 4 équipements identiques. Une inspection de la chambre d’atomisation ne révèle pas d’anomalie. Des cendres chaudes sont observées lors de la vidange de la tonne de poudre (2 à 3 % de la capacité du silo) contenue dans le silo sinistré. Son toit déplacé de quelques dizaines de cm par l’explosion est déposé et l’exploitation des 4 silos est suspendue. Une expertise est réalisée. L’explosion aurait pour origine le feu de séchoir. Des matières incandescentes résiduelles accrochées à la paroi du silo non inspecté avant redémarrage, réactivées par l’air du transport pneumatique, auraient provoqué l’explosion des poudres sèches injectées dans le silo. Par ailleurs, un essai d’atomisation et de séchage de liqueur de châtaignier était réalisé le jour de l’accident ; cette substance plus riche en sucre a pu présenter une sensibilité différente à la température et au risque de colmatage. Enfin, un évent de décharge installé en toiture n’a pas joué son rôle pour différentes raisons : pour éviter des entrées d’humidité l’équipement, modifié depuis l’origine, avait été remplacé par un évent de taille beaucoup plus faible sans un calcul pour en vérifier le bon dimensionnement. L’évent, également modifié, du silo voisin est retrouvé bloqué, laissant à penser qu’il en était de même pour celui du silo sinistré. Le coût des dommages matériels est faible selon l’exploitant : soulèvement du toit du silo peu utilisé, arrêt momentané du séchoir. Les surfaces d’évents seront recalculées pour sécuriser les silos. Des procédures préciseront les modalités de redémarrage de l’unité après un incendie (inspection du silo concerné notamment), d’acceptation ou de refus selon ses caractéristiques d’une substance en entrée de séchoir (risques colmatage/inflammation) et de vérification périodique des évents.