Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite évaluée à 25 kg de chlore gazeux (1,8 bar) se produit à 12 h sur une canalisation reliant un stockage confiné à plusieurs usines utilisatrices. La tuyauterie de 20 mm de diamètre au droit de la fuite est fixée à l’extérieur d’un bâtiment sur une plate forme en estacade à plus de 5 m du sol. Le personnel travaillant dans le bâtiment détecte la fuite et demande aussitôt la fermeture des vannes de sectionnement de la canalisation. Deux minutes plus tard, 3 employés équipés de matériel de protection dépressurisent la tuyauterie. Le Cl2 est transféré sur la tour de neutralisation prévue à cet effet. Dans le secteur de la fuite, les opérateurs constatent une combustion vive avec gerbes d’étincelles. Celle-ci et toute émission de Cl2 cessent à 12h15. En raison d’un vent très faible, le nuage de Cl2 reste dans l’usine où il se dissipe progressivement. Il n’y aura ni victime, ni effet observé à l’extérieur de l’usine. La fuite a eu lieu sur un dispositif de prise de pression remplacé à 10 h le matin même à la suite du constat d’une légère fuite de Cl2 due à une corrosion. Ce dispositif comprend une membrane en tantale fixée entre 2 brides permettant de séparer le Cl2 gazeux de l’huile hydraulique transmettant la pression. Les brides sont retrouvées corrodées et partiellement fondues après l’accident. Une réaction vive du Cl2 sec sur les matériaux constituant le dispositif de pression serait à l’origine de la fuite. Plusieurs hypothèses sont avancées quant à l’origine de cette réaction : Cl2 réagissant avec l’huile après détérioration mécanique de la membrane, mauvais séchage ou nettoyage du dispositif avant sa remise en service entraînant la présence d’eau ou d’huile côté Cl2 et une 1ère réaction exothermique, réaction du Cl2 sec avec une bague intermédiaire située entre la bride inox et la membrane côté Cl2. C’est cette dernière hypothèse qui semble la plus probable. En effet, la bague habituellement en inox a été remplacée lors du remontage de la membrane par une bague en titane, métal ne résistant pas à l’action du Cl2 sec. Selon l’INRS, cette réaction dangereuse aurait déjà été à l’origine d’au moins un accident grave avec rupture d’une canalisation sur laquelle une pièce en titane avait été montée, 7 ouvriers ayant été exposés au gaz toxique (MCA / cas historique n° 1290).